Bords de Loire - Webissimo

de plantes annuelles qui effectuent leur cycle biologique en quelques semaines avant une régénération des
grèves par les crues.
Les grèves hautes forment une terrasse nettement plus sèche que les ensembles précédents, la nappe alluviale
n'assurant plus l'alimentation du substrat par capillarité. Les formations végétales de friches (Dauco-
Melilotion, Arction) sont moins fréquemment inondées que les précédentes et sont plus stables, ce qui se
concrétise par un recouvrement plus important des espèces héliophiles. Les espèces végétales les plus
fréquentes sont : Barbarea vulgaris, Berteroa incana, Plantago arenaria, Hieracium peleterianum
ligericum, Bromus tectorum, Scrophularia canina, Cirsium eriophorum, Artemisia campestris, Euphorbia
cyparissias, Tuberaria gutatta, Helianthemum nummularium, Heliotropium europeum, Logfia minima,
Melilotus alba, Oenothera sp, Datura stramonium, Polygonum aviculare subsp. depressum, Portulaca
oleracea, Rumex acetosa, Saponaria officinalis, Anthemis cretica subsp. saxatilis, Sedum acre, Sedum
album, Corrigiola littoralis…
Sur le plan dynamique, les groupements de limons à Cyperus cèdent leur place dans le temps aux formations
à Bidents avant une régénération régulière par les crues. Cependant en cas d'atterrissement ces limons
peuvent être colonisés par une saulaie arbustive, une saulaie blanche voire directement par des semis de
Peuplier noir. Pour les groupements de friche herbacée basse et haute à Chénopode et Mélilot, les crues et les
remaniements consécutifs des sables et graviers contribuent au rajeunissement du sol et de la formation. En
l'absence de dynamique fluviale suffisante et de crues structurantes mobilisant les dépôts, une colonisation
par la saulaie arbustive puis par la saulaie blanche et enfin la forêt alluviale de Chênes d'Ormes et de
Charmes peut s'enclencher. Elle nécessite pour arriver au stade forestier ultime de nombreuses décennies.
Ces habitats dépendent d’une dynamique fluviale active et régulière avec des crues structurantes (débit de
plein bord 900 à 950 m3) 25 durant plusieurs semaines. La principale menace réside donc dans l'absence de
crues efficaces et dans une incision du lit qui conduit à une chenalisation du fleuve (style rectiligne) aux
dépens du style à méandres et anastomoses favorables à une hétérogénéité plus grande des dépôts. Ce constat
est étayé par de nombreux bras obstrués par des bouchons alluviaux qui interdisent une régénération des bras
(effet chasse) et une re-mobilisation des matériaux.
Outre la présence d'un habitat d'IC, la dynamique fluviale offre des possibilités d'implantation d'une flore
patrimoniale (Pulicaria vulgaris, Limosella aquatica, Artemisia campestris, Tuberaria gutatta, Hieracium
peleterianum ligericum…) et abrite pour la reproduction ou le passage une faune remarquable telles les
Sternes naines et pierregarin (habitat d'espèces), l'Oedicnème criard, l'Aigrette garzette, le Bihoreau gris, le
Crapaud accoucheur, le Crapaud calamite.
Les pelouses alluviales, landes et fruticées
Les pelouses alluviales se situent à proximité du lit vif (figure 8) et plus exceptionnellement hors plaine
inondable sur des dunes fluvio-lacustres dans le secteur de Saint-Aubin-sur-Loire.
Les pelouses constituent des groupements de colonisation (stade pionnier) puis de stabilisation (stade postpionnier)
et enfin de transition (stade mûr).
Le stade pionnier correspond à des pelouses ouvertes du Thero-Airon (35.2) à recouvrement faible (