Bords de Loire - Webissimo

L'hivernage extérieur est pratiqué sur les parcelles les plus sablonneuses. L'affouragement est
généralement réalisé en poste fixe afin de limiter la dégradation de la prairie à une surface retreinte. Cela
nécessite par la suite un enlèvement des matières fécales accumulées. L'hivernage extérieur oblige
également à une surveillance accrue de l'évolution du niveau de la Loire et, en cas de crue, à un
déplacement en urgence des animaux 113 . Cette pratique, critiquée par endroits en raison de ses impacts
sur la qualité de l'eau de captage 114 , permet aux agriculteurs de minimiser leurs besoins en bâtiment 115 .
Il est à noter l'apparition récente, en zone inondable, de bâtiments mobiles (tunnels) sur des sites
d'hivernage extérieur sur le secteur de Saint Agnan. Ce type d'équipement est, à ce jour, une exception.
Les pratiques de restauration des prairies dégradées par les crues ne sont pas stabilisées et produisent des
résultats aléatoires. Elles vont de la réimplantation totale au sur-semis sur les reliquats de végétation en
place.
En zone inondable, l'entretien des clôtures nécessite des moyens supplémentaires. Se posent des
problèmes particuliers avec l'extension des surfaces de maïs grain qui augmentent les dépôts de fibres
végétales sur les fils barbelés.
Deux pratiques de récolte précoce de l’herbe sont utilisées : l’ensilage d’herbe et l’enrubannage qui est
apparu plus récemment.
Selon les secteurs et la spécialisation des exploitations, les parcelles cultivées peuvent être ou non
intégrées dans un assolement comprenant éventuellement une période en prairie temporaire. C'est
davantage sur les secteurs irrigués qu'existe la monoculture de maïs qui laisse les sols nus en hiver. Cette
culture fait parfois l'objet d'une seconde "culture dérobée" de ray grass ensilé au printemps avant une
nouvelle implantation de maïs (et faisant ainsi office de couvert végétal hivernal).
Concernant les pratiques de fertilisation, la majorité des communes étant classée en zone vulnérable au
titre de la directive Nitrate, les agriculteurs ont un certain nombre d'obligations réglementaires telles que
la tenue d'un cahier d'épandage et d'un plan de fumure prévisionnel. Il est à noter par ailleurs que :
- outre la fertilisation, du fait du pH acides, les agriculteurs réalisent régulièrement des amendements
calciques,
- les pratiques de fertilisation minérale sont quasiment inexistantes sur les parcelles très sablonneuses
réservées exclusivement au pâturage,
- la pratique d’épandage des boues de station d’épuration est autorisée et effectivement réalisée par
certains agriculteurs sur la zone Natura 2000.
Le réseau de haies sur la zone est très disparate au sens ou certains espaces ont une configuration
bocagère très marquée et souvent ponctuée par des arbres de hautes tiges tandis que d'autres sont
nettement plus ouverts. Dans la partie aval, la spécialisation en grandes cultures a conduit à des
suppressions relativement importantes de linéaires de haies. Une reconstitution partielle de ce linéaire
serait probablement bénéfique à la faune.
113 De ce fait, les agriculteurs des bords de Loire sont très sensibles à l’efficacité du dispositif d’alerte de crue (cf. compte rendu de
la réunion d’information/concertation organisée par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire sur ce sujet le 4 février 2006).
114 Une étude conduite par le cabinet EHC montre que, sur les captages de la boucle de Bêcheron à Varenne St Germain, l’hivernage
extérieur a un impact modéré sur le qualité des eaux de captage car : « les teneurs en nitrates élevées […] ont pour origine principale
les apports des terrasses [origine : nitrate de synthèse des engrais azotées] […].[Sur trois points de prélèvement sur 10], l’apport
relatif aux déjections animales n’est pas nul et peut influencer, dans une certaine mesure (10 à 20%) les concentrations observées».
Source : Cabinet EHC, 2003 et 2004. Etude hydrogéologique de la zone de captage de Varenne St Germain. SIE du Charolais)
115 Ce constat est d’autant plus important que les éleveurs dont le siège d’exploitation est situé en zone inondable ont des possibilités
d’extension de leur bâtiment d’élevage fortement contraint par les Plans de Prévention du Risque Inondation. Sous un autre angle, il
convient de souligner que, du fait du classement des communes en zones vulnérables au titre de la directive Nitrate, les éleveurs du
secteur sont prioritaires pour les aides à la mise aux normes des bâtiments d’élevage dans le cadre du PMPOA.
DOCOB de la vallée de la Loire entre Iguerande et Decize – CAEi & ENESAD 137