Bords de Loire - Webissimo

ponctuellement du Saule blanc, elle est alors nettement plus linéaire et étroite. La strate herbacée est dominée
par les espèces nitratophiles qui recherchent une forte hygromètrie ambiante (Alliaria petiolata, Angelica
sylvestris, Glechoma hederacea, Humulus lupulus, Phalaris arundinacea, Polygonum lapathifolium,
Solanum dulcamara, Stachys palustris, Geranium robertianum, Parthenocissus quinquefolia, Aristolochia
clematitis,…).
Quand l'assèchement est un peu plus important, le Peuplier noir domine alors le Saule blanc. L'inondation
régulière et la présence durable d'eau empêchent l'implantation d'autres espèces ligneuses susceptibles de
concurrencer les saules et le peuplier. Quand la durée de submersion n’est plus suffisante, l'implantation
d'espèces post-pionnières (Frêne, Orme…) plus compétitives est possible, signe d'un assèchement durable du
substrat et des sols. Le Frêne et l'Orme champêtre sont alors rencontrés et annoncent une transition
progressive et longue vers la Chênaie-Ormaie-Frênaie (44.4, 91FO). Cette forêt de bois dur constitue le stade
final d'évolution de la forêt dans la plaine alluviale. De nombreux arbustes se développent sous la strate
arborée dominée par le Chêne pédonculé, le Chêne sessile, le Frêne élevé, l'Orme lisse (Acer platanoides,
Acer pseudoplatanus, Cornus sanguinea, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare, Acer campestre,
Euonymus europaeus, Ulmus campestris, Ulmus laevis, Fraxinus angustifolia, Prunus spinosa, Rhamnus
cathartica…).
figure 10 - Schématisation de la dynamique forestière et de la succession des essences dans la plaine alluviale de la
Loire
Source : Document d'objectifs "vallée de la Loire entre Fourchambault et Neuvy-sur-Loire"
Le schéma ci-dessus met en évidence, en fonction de la position topographique, une dépendance à l'eau
(étiage, crues) différente selon les types de boisements. La Saulaie blanche nécessite pour son maintien la
présence, à l'étiage d'une nappe alluviale peu profonde et une immersion temporaire du peuplement lors des
crues (espèces pionnières mésohygrophiles). Pour la forêt de bois dur, les exigences, pour le maintien du
peuplement, résident dans la présence d'une nappe alluviale profonde à l'étiage et affleurante lors des crues.
L'abaissement constaté de la ligne d'eau à l'étiage, est susceptible de remettre en cause la pérennité de ces
habitats et de favoriser une dynamique évolutive vers des stades forestiers en adéquation avec ces nouvelles
conditions édaphiques. Il en résulte un nouvel équilibre, qui favorise l'implantation d'espèces de bois dur
(Frêne, Orme) dans la Saulaie blanche et corrélativement un dépérissement du Saule blanc ainsi que
l'implantation du Charme et de la Houlque molle dans la forêt de bois dur.
Sur le plan patrimonial, ces deux habitats forestiers d'intérêt communautaire (*91EO, 91FO) accueillent une
faune variée (mammifères : Chevreuil, Sanglier, Putois, Blaireau ; oiseaux : Pic noir, Milan noir, Aigrette
garzette, Bihoreau gris, Loriot d'europe, Mésange nonnette, Mésange boréale, Mésange à longue queue… ;
insectes : Grand Capricorne, Lucane cerf-volant, amphibiens : Sonneur a ventre jaune, Salamandre
DOCOB de la vallée de la Loire entre Iguerande et Decize – CAEi & ENESAD 81