Translating Nouzha Fassi Fihri's La Baroudeuse: A Case Study in ...

Appendix A: Interview with Nouzha Fassi Fihri
Vous êtes interprète, n'est-ce pas?
Je suis interprète assermentée. J'exerce à Casablanca. J'ai un cabinet. Je fais de
la traduction officielle. Je suis agréée par la Cour d'appel de Casablanca.
Est-ce que les dossiers officiels que vous traduisez alimentent votre littérature?
Vous savez, c'est normale. Je suis tout le long du jour en train de jongler avec les
deux langues, l'arabe et le français. Donc, automatiquement, je suis dans les
dictionnaires. Ça facilite aussi la tâche.
Est-ce que vous avez l'intention de continuer à écrire des romans?
Oui, je suis en train d'écrire en ce moment. Mon troisième roman. J'espère que ça
aboutira. Je n'ai pas tellement de temps pour l'écriture, malheureusement, mais
j'essaie de prendre quelques heures pour travailler. . . . .
Pour La Baroudeuse, avez-vous puisé dans votre expérience personelle, ou
écrivez-vous de vos connaissances d'autres personnes?
Disons que je me suis basée sur une histoire vraie, très romancée, mais le fond de
l'histoire est vrai. Il ne s'agit pas de moi, puisqu'il s'agit de deux générations en
arrière, mais il s'agit de quelqu'un que j'ai connu, une vieille dame que j'ai connue,
et c'est son histoire. Elle s'était mariée avec un cousin qui a été appelé à partir
ailleurs, et son père a refusé de la laisser partir. Il a demandé le divorce et le
divorce a été prononcé.
Vous êtes interprète assermentée, vous avez un très haut niveau d'études et de
connaissances littéraires en français.
Dès le début, j'étais très portée sur le français, autant que sur l'arabe. Tout ce qui
est littéraire m'a toujours passionnée depuis le lycée. Et j'écrivais toujours pas
mal. Donc, mes rédactions, mes dissertations étaient lues en classe et puis dans
d'autres classes. Chaque fois que j'ai voulu m'exprimer, c'était mon moyen.
Chaque fois que je suis heureuse ou triste ou n'importe quoi, je me rejette sur
l'écriture, quitte à déchirer le papier après. C'est une passion chez moi. J'aime
beaucoup lire et j'ai toujours beaucoup lu. Et puis, j'aime écrire.
Vous écoutant, je me rappelle de votre personnage dans Le Ressac, Soraya. Êtesvous
de Fès?
Je suis de Fès; je suis d'une famille d'intellectuels. Donc, l'écriture ce n'est pas
une première chez nous dans la famille parce que depuis l'Andalousie musulmane,
d'où ma famille est venue, il y a toujours eu des savants, des intellectuels, des
théologiens, des gens de lettres, etc. Donc, c'est dans la famille. Mon père écrit,
mes oncles, mon frère écrit. Donc, c'est un peu de famille.
Quels sont les autres faits ou événements qui vous ont amenée à écrire?
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