Translating Nouzha Fassi Fihri's La Baroudeuse: A Case Study in ...

Arrivée face à sa nièce, elle tapa ses cuisses du plat de ses mains et se mit
à crier: "Malheureuse, qu'as-tu fait là? Venir jusqu'ici par les terrasses, au
risque de te laisser apercevoir par quelque voisin pervers? T'exposer ainsi
à la calomnie et nous exposer à la critique? Et ta mère, ne peut-elle
apprendre à sa fille à se bien tenir? Je l'ai toujours dit, c'est une femme
aboulique, sans ressort aucun, elle n'a pas changé avec l'âge. . . Et les
autres, ces vieilles charpentes, elle auraient dû t'enfermer. Une fille
comme toi, une dévergondée, une éhontée!" Kenza qui ne s'était pas
départie de son calme dit tout simplement: "Peux-tu me garder chez-toi
quelques temps?" L'oncle s'était redressé sur sa couche et, dans sa
précipitation, avait renversé la moitié de sa tabatière sur l'épaisse
couverture rayée de blanc et noir qui cachait ses lourdes jambes. "Ne nous
affolons pas, intervint-il. Garde-la quelque temps chez toi puisqu'elle te
demande l'hospitalité! [. . . ] L'oncle se redressa davantage, passa le revers
de sa main sur son nez bruni par le tabac, ajusta son turban et reprit:
"Voyons mon enfant, approche donc! Considère cette maison comme la
tienne et considère-moi comme. . . ton père! Ta tante, en dépit de ce
qu'elle dit, est une bonne femme. Elle t'aime beaucoup, crois-moi. Elle ira
de ce pas trouver Moulay Larbi et lui parler. Tu restera ici autant que tu
voudras, en attendant que les esprits se calment. Mais pourquoi t'en faire,
tout de même! Un si beau brin de fille! Un mari de parti, dix de trouvés!
Ils feront la queue devant ta porte. La virilité n'est point l'attribut du seul
Moulay Ali, conclut-il en passant une main impudente sur son ventre
imberbe." (30-32)
Face to face with her niece, she slapped her own thighs and screamed,
"Wretched girl, what are you doing here? You came all the way here over
the rooftops, at the risk of being seen by some perverted neighbor? You
exposed yourself to disgrace and us to criticism in this way? And your
mother, can't she teach her daughter to behave properly? I have always
said she was an apathetic, spineless woman, and she hasn't improved with
age . . . and the others, the old fools, they should have locked you up, a
girl like you, shameless and brazen!" Kenza kept her temper and simply
said, "Can you let me stay with you for a while?" The uncle sat up on his
mattress, in his hurry spilling half the contents of his tobacco box on the
black and white striped blanket covering his heavy legs. "Let's not get
upset," he intervened. "Let her stay with you for a while, since she is
asking for your hospitality!" [. . .] The uncle sat up straighter, rubbing the
back of his hand over his tobacco stained nose, adjusting his turban and
adding, "Now, now, my child, come closer! You must consider this home
as your own and think of me as...your father! In spite of what she says,
your aunt is a good woman. She loves you dearly, believe me. She will go
right away to talk to Moulay Larbi. You stay here as long as you wish,
while everyone calms down. Why worry, after all! Such a pretty girl. One
husband lost, ten more to be found! They'll be standing in line in front of
your door. Moulay Ali was not the only man among us," he concluded,
rubbing his hairless belly with a shameless hand.
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