1870 9e.pdf - Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles ...

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Armes, ustensiles, vases remplis d'aliments, objets de parure,
le mort a tout auprès de lui. Par suite de la même croyance
on enterrera, à l'époque des Normands, le cheval et ses har-
nais, afin que, lors de la mystérieuse résurrection, le guerrier
qui a quitté la vie, puisse aller à son gré, pédestrement, sur
son coursier favori, ou en char, au Walhal où l'attendent
Odin et les belles Valkyries (i).
On ne peut considérer comme «. Scandinave » l'architec-
ture simple mais majestueuse des dolmens et des autres mo-
numents funéraires qui doivent se ranger dans le groupe
dont le dolmen reste le type le plus caractéristique. Ces
sépultures grandioses se retrouvent en effet dans un grand
nombre de contrées très-éloignées (2). La France en possède
beaucoup d'une importance considérable (r.), tandis qu'il n'y
en a ni en Norwège ni dans le nord de la Suède, Dans toutes
les régions où elles ont pu être étudiées, elles gardent leur
(j) Saga de Harald Hildetand, citée par M. Engelhardt, Gtiide du Musée
des antiquités du Nord, p. 31.
(2) 11 faut cependant se garder de conclure trop vite à leur présence
lorsque la vérification est devenue impossible, et M. Vogt a relevé plusieurs
assertions inexactes à ce sujet. C'est ainsi également qu'une traduction
fautive d'un passage de Strabon a fait croire à des « dolmens nombreux » en
Egypte, monuments qui auraient rapidement disparu puisiqu'il n'en est
plus question dans les autres écrivains. Strabon ne mentionne sur la route
de Syène à Philœ, que des monuments « analogues aux kermès de la
Grèce. » Sa description très-précise d'autels égyptiens nous parle de trois
pierres superjwsc'es l'une à l'autre : la première sert de base, la seconde
de fût, la troisième de chapiteau en tablette. Le bloc principal est en
outre arrondi au cylindre , tandis que le caractère distinctif des monuments
du genre dolmen estl'emjdoide monolithes bruts. (Strabon, 1. XVII.)
(3) M. A. Bertrand leur a consacré des études fort remarquables; et ces
monuments ont surtout été l'objet des discussions qui ont eu lieu au Con-
grès international d'archéologie préhistorique tenu à Paris en 1867. (Cfr.
A. Bertrand, Les monuments primitifs^ de la Oaule, et le mémoire du
même auteur couronné par l'Institut.)