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Waghemakere osa prendre sur lui d'ajouter une ilêche au clo-
cher. Ou considère comme un tour de force, en fait d'archi-
tecture, le projet qu'il mit à exécution et qui consista à faire
porter à faux les quatre pyramides principales retenant les
arcs-boutants de l'escalier à jour, dans les reins des voûtes
de la partie inférieure (i).
S'il est vrai qu'on peut critiquer notre architecte d'avoir
adopté, en cette circonstance, le style flamboyant, il n'en est
pas moins vrai qu'on doit le louer du talent dont il a fait
preuve, en terminant une entreprise réputée impossible, et
qui fit ranger la tour de Notre-Dame parmi les monuments
les plus audacieux créés par la main de l'homme. Bien plus :
quelque défectueuse que puisse être la flèche, considérée
dans ses rapports avec l'édifice qu'elle couronne, elle con-
stitue néanmoins, dans son ensemble, une œuvre qui révèle
la main d'un maître. De l'aveu de M. l'architecte L. Serrure,
qui publia une notice sur la tour de la cathédrale d'Anvers,
les formes prismatiques ou angulaires dans les moulures, les
crochets, les arcades et les pinacles simulés, les panneaux
figurés sur la partie inférieure, les contre-forts qui suppor-
tent les arcs-boutants, les fleurons, tous ces détails présen-
tent un caractère d'unité si parfaite, qu'on ne saurait douter
que toutes les parties, de la base jusqu'au sommet, ne soient
de l'ordonnance du même artiste.
A l'église Saint-Jacques, Dominique de Waghemakere
suivit avec une scrupuleuse fidélité, stimulée sans doute par
la piété filiale, les plans laissés par son père Ilerman, le
vieux. En 1512 et 1S13 il se fit assister par son frère Ilerman,
II) L. Serrure, Notice. historiiiHc Rur la tour de VdijlUp Notre-Dame.