1870 9e.pdf - Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles ...

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sanio cl l;i jdiis complète, et c'est le peinlre hii-mèmc qui
s'est représenlé on compagnie de sa femme et de ses enfants.
Corneille de Vos est assis au centre de la composition; un
sourire plein de finesse et de bonté anime sa spirituelle
physionomie; c'est la nature, c'est la vie. Il ne pose pas pour
se faire admirer; mais il n'y perd rien; l'admiration va
au-devant de lui. On connaissait son effigie pour l'avoir vue
dans un charmant portrait que fit de lui son ami Van Dyck
et qu'a reproduit le burin de Lucas Vorslerman; mais elle
a ici plus de caractère et jjIus d'accent encore. La pose est
aisée et nalurclle : Corneille s'ap])uie sur le dossier d'une
chaise où esl assis un charmant enfant qui tend une grappe
de raisin à sa mère également assise vers la droite, et devant
laquelle se tient debout un second enfant qui a toute la
naïveté, toutes les grâces de son âge. Suzanne Cock, la
femme du peintre, est revêtue de ses plus riches atours. Son
visage est insignifiant; un mari galant aurait pu la faire
plus johe; le peintre, dans sa sincérité, l'a représentée telle
qu'elle était, donnant à sa coquetterie le dédommagement
d'une belle main. Pour le caractère des lètes, pour le natu-
rel des attitudes , pour la finesse de ton et la délicatesse de
modelé des chairs ; pour la puissance du coloris, pour la
beauté de l'exécution des ajustements et des accessoires , ce
tableau de famille est un chef-d'œuvre. Il est placé dans la
salle Rubens, à cùlé du Calvaire, à peu de distance du
Martyre de saint Liévin, sous le portrait de l'infante Isa-
belle, et ces voisins redoutables ne le font point pâlir. Quand
une peinture a subi cette éj)reuvc, il n'en esl aucune (pi'elle
ait à redouter.
Les personnes qui son! attii'éeset retenues par ce tableau