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à créer. Nous voulons parler des séries decomposilions re-
prodnisanl des épisodes tirées de la vie d'un saint, compo-
sitions que les peintres recevaient ordinairement la mission
d'exécuter dans l'église ou dans le réfectoire d'un monastère.
C'est dans ces actions légendaires qu'apparaissent les pre-
miers essais de la peinture historique. L'artiste remontait
jusqu'au Icmps de la carrière du personnage antérieur au
moment où il avait été touché par la grâce, antérieur à son
entrée dans la vie religieuse. On le voyait au milieu des occu-
pations, des plaisirs et parfois des déréglemenls de l'exis-
tence mondaine ;
puis venait l'instant de sa conversion, puis
ses miracles et sa mort. L'un des modèles les plus célèbres
el les plus précieux de ces poëmes hagiographiques se trouve
à l'église d'Assises où Giotto retraça, dans une suite de
"compositions où se signala son génie, les actes de la vie du
séraphique saint François. Un des derniers exemples de ces
séries de tableaux représentantdes épisodes d'une même pieuse
histoire a été donné par Lesueur dans les vingt-deux compo-
sitions de la vie de saint Bruno, commençant par les événe-
ments qui ont amené la conversion du fondateur de l'ordre des
Chartreux, et se terminant par sa mort, suivie d'un épilogue
où l'on voit des anges le transporter au ciel. On citerait,
dans l'intervalle de ces deux spécimens du genre dont il est
ici queslion, des centaines, des milliers d'œuvres sembla-
bles, ayant d(! certaines analogies, il est vrai, mais offrant
aussi des différences qui résultent des particularités rappor-
tées par les auteurs des récits légendaires, en même temps
(pie du génie des peintres.
Cependant l'art avait cessé d'être exclusivement religieux;
il était entré dans de nouveaux ordres d'idées et avait revêtu