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L'invraisemblance, l'impossibilité même de la version de
Slrada et des auteurs qui l'ont inspirée, est donc manifeste
et tlagrante, et c'est à l'hôtel de Jauche, non pas à l'hôtel de
Gulembourg, qu'a eu lieu l'arrestation des comtes d'Egmont
et de ïlornes.
La confusion s'explique par le fait que les deux hôtels
étaient situés dans la même rue, du même côté, à peu de
distance l'un de l'autre; que Pontus Heutcrus, comme les
Mémoires anonymes, a déclaré que l'hôtel de Jauche était
près du logis du comte d'Egmont, ce qui a pu faire penser
au voisinage immédiat où se trouvait l'hôtel de Gulembourg,
enfin que, jusqu'en ces derniers temps, on n'avait pas com-
pris ce que c'était que cette maison de Jasse, dont M. de
Saint-Génois avait même fait la maison de chasse du duc
d'Albe, où celui-ci aurait réuni le conseil (i).
L'auteur des Mémoires anonymes, Pontus Payen, del Rio,
Pontus Heutcrus, etc., étaient contemporains, et plusieurs
d'entre eux étaient présents à Bruxelles (2) ; les autres au-
teurs, parmi lesquels Strada, né seulement en 1372, n'ont
connu ces événements que de loin, et une relation erronée,
(i) Messager des sciences historiques, 1838, p. 469.
(î) En ce qui concerne l'un d'eux, voici ce que dit Motley, II, p. 33, de la
créance à lui accorder : a Pontus Payen, contemporain, presque toujours bien
informé, que sa position comme catholique wallon, comme noble et comme fonc-
tionnaire, met nécessairement en contact avec im grand nombre de personnai^es
raélcs aux événements qu'il raconte, mérite la plus grande confiance. » On a
cependant \u plus haut que Pontus Payen confondait le Compromis et la
Requéle.
Quant à Pontus Heuterus, bien renseigné sur certains points , il l'est Ircs-peu
pour d'autres ; c'est ainsi qu'il fait passer le