1870 9e.pdf - Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles ...

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H sont d'un excollcnl eiTcl dans lu silliouellc générale do la
fonlaino.
Mais ce qui nous intéresse plus encore que ces lions lé-
gendaires, dans la célèbre cour, c'est la disposition pitto-
resque el originale de ses colonnades. Ses colonnes se pré-
sentent de la façon la plus bizarrement variée, tantôt une à
une, tantôt accouplées, tantôt |)ar groupes de trois et de
quatre à la fois. .Néanmoins, malgré cette absence audacieuse
de symétrie, la décoration garde le plus parfait ensemble.
Comment expliquer ce phénomène qui renverse toutes les
idées et tous les usages modernes? En regardant bien, on
s'aperçoit que l'absence de symétrie n'est qu'apparente. Les
colonnes isoh'es ont à leur droite et à leur gauche des co-
lonnes accouplées; les groupes de trois colonnes sont gar-
dées pour les angles; ce qu'il y a d'irrégulier d'un côté se
re])roduit soigneusement de l'autre et devient ainsi régulier;
la symétrie existe donc, seulement elle est dissimulée, ce
qui est le grand art , et ce qui fait toute la richesse et tout
l'imprévu do (jette délieieiise décoration. On ne rêve rien de
plus charmant. On ne songe même pas à lui désirer le riche
complément qu'elle avait au temps des rois de Grenade,
quand la cour des lions, aujourd'hui froid(^ et nue, était pavée
(le grandes briques vernissées blanches et bleues, quand les
ara])es(pi(îs de ses murs étaient peintes, et quand ses co-
lonnes étaient doré'es des pieds à la tête, — (lép(Mise |)ério-
dique devant laquelle les rois catholi(pies reculèrent, parait-
il, après la pi'ise de Grenade.
La salle du Jugement. Au fond du i^arallélogramme
formé i)ar la cour des Lions s'ouvre la salle du Jugement,
b'i nous arrête une nouvelle rareté ((iii vaut bien les sculp-