1870 9e.pdf - Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles ...

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La réponse du roi était parvenue à Marguerite , en môme
temps que la nouvelle de l'arrivée de sa future bru, le 5 no-
vembre ; mais la gouvernante tint plusieurs jours cette ré-
ponse par devers elle, bien que, comme le dit Viglius, les
bailles du palais ne désemplissent pas , à raison de la pré-
sence à Bruxelles de tous les plus grands seigneurs du pays.
Que pouvaient faire ceux-ci? qu'était- il naturel qu'ils
fissent? n'était-ce pas le moment d'organiser enfin la résis-
tance ? Une réponse à ces questions est fournie par certaine
version des événements , qui sera disculée plus loin , mais
que voici :
L'un des plus ardents et des plus jeunes, Gulembourg, âgé
alors de 27 ans et nouvellement converti au culte réformé
se met à la disposition de ses coreligionnaires avec le zèle
d'un néopliyte, et choisit l'un des premiers jours de novembre
pour réunir chez lui, sous la présidence de Jean deTholouze,
frère de Marnix de Sainte-Aldegonde, un certain nombre de
seigneurs , réformés comme lui et plus décidés que d'autres
à lutter énergiquement pour la liberté de conscience.
Fr. Junius(i), jeune prédicateur réformé, d'origine française,
est appelé à la réunion dans la maison de Gulembourg;
après la prière et le prêche, il entend les nobles se commu-
niquer leurs inquiétudes et projeter une confédération
contre la tyrannie violente et barbare de l'inquisition (2).
(i) Voy. sur ce JuNius ou du Jon, Ch. Rahlenbeck, L'église de Liège et la
Révolution {brnxeUes, 18G2 et 1864), pp. 128, 148, 153.
(â) Voici la narration de Junius, tirée de son autobiographie, publiée par
Merula, VilaFranscisciJunii, Leyde, 1593, et par Dan. Gerdes, Scriuiinii an-
tiquarium, I, p. 241 : « Ante omneis vero ex nobililale paticuli de causa reli-
gionis et bouo publico sollicili diem inter se dixeriint quaconsiiium commune de
,