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à la suilc (lu choléra do 1832, ont proclamé les bienfaits de
cette insliliilion, et chaque épidémie, chaque mallieur public,
a été une nouvelle occasion de les reconnaître.
Au point de vue purement artistique, l'antique institution
des bép;uinages n'est pas digne d'un moins vif intérêt. La
vieille agglomération de leurs maisons en briques rouges,
décorées de pignons pittoresques, précédées de petits por-
ches ou de portes souvent sculptées avec goût, à demi ca-
chées par un mur bas et séparées par de vertes pelouses,
cette agglomération , disons-nous , constitue , au cœur
de la ville, toute une petite cité champêtre d'un effet original
et charmanl. Dans cette situation, les béguinages rappellent
les établissements-colonies du xiii' et du xiv" siècle avec
leurs églises centrales et leurs maisons retranchées chacune
dans une enceinte particulière; nous avons donc là un des
souvenirs les plus caractéristiques qui nous soient restés des
siècles passés , et une des curiosités les plus remarquables
de notre histoire monumentale. Les deux béguinages for-
ment chacun au milieu de Gand toute une petite ville qui a
chacune son église, sa place publique, ses rues, ses prome-
nades, son costume et ses mœurs, et où les femmes âgées,
les veuves sans appui, les jeunes orphelines trouvent depuis
six siècles, moyennant de modiques ressources, une exis-
tence paisible et honorable.
Ces considérations préalables permettront d'apprécier tout
le prix que les artistes et les historiens sont en droit d'atta-
cher à la conservation intégr;de de nos derniers béguinages
et que les élrangers afiirment tous les pi'cmiers par les visites
nombreuses et empressées qu'ils rendent journellement à
ces intéressants élablissemenls.