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L'occupation de l'hùli'I de Gulembourg par le duc d'Albe,
à son arrivée à Bruxelles, a été mise en doute depuis très-
peu d'années : le l'ail est avancé par des écrivains contem-
porains ou à peu près (i), et a été répété à l'envi par les
historiens de nos troubles du xvi^ siècle, si nombreux qu'il
serait fastidieux de les citer ici; bornons-nous à nommer
Strada (2), sur la foi duquel Schiller, le grand poëte allemand,
s'est écrié (3).
« Ainsi, par une suite de l'instabilité des choses
humaines, cet hôtel de Gulembourg où la confédération des
Gueux avait été organisée, devint le siège de la tyrannie
espagnole! »
L'intérêt de la discussion de ce fait n'est certes pas relatif
à la personne du duc d'Albe; mais s'il n'a pas occupé l'hôtel
de Gulembourg, ce n'est pas là non plus qu'ont eu lieu et
l'arrestation et la première détention , avant leur translation
au château de Gand, des comtes d'Egmont et de Hornes.
A ce dernier titre surtout, et dût l'intérêt porté à la de-
meure du comte de Gulembourg en souffrir, on recherchera
(1) Nommons Eiii. Eremundus, déjà cité, p. 198; Van Meteren (édif. 111-4°),
I, p. 436; ftlEuasius, Renim bclgicanim libri quatuor (Leyde, 1615), p. 14;
Ccsare Campana (mort à un âge avancé en 1600), Délia guerre di Fiandra
p. 53; PiETRo CoRNELio (liad. de Camii.lo Camilli), Historia di Flatidria,
Brescia, 1585, p. 56; Mich. Aitsingerus, /. cit., p. 69, etc., etc.
(2) Voici les textes de Strada, De bello belgico, édit. de 165o; pp. 374 et suiv.:
« Albanus Bruxellas ingrensus , recle ad Gubernatricis sedem vadil, ejusque
manum cursim osculatus, in aedes Culeinburgicas divertit, Gubernatrice pala-
tium occupante Haec dum gererenlur, consuUabat in aedibus Cnlemburgicis
ouin Belgarum primoribus. » Puis vient le récit de rarrestatioii.
(3) Geschichte des Abfalls der vereinigten Mederlande von der spanischen
Regierung, p. 421 (œuvres coiiipl., édit. de 1836, Vlll) ; « Bezog er cinstweilen
dus Kullemburgisclic Haus , dasselbe tvorin die Ceusenverbriiderung ihren
Nameu empfanyen hutte , und vor welchen jelzt durch eincn wunderbaren
Wechsel der Dinge, die spanische Tyrannei ihren Zeichen aufplanzte! «