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et de inéd;iilios, l.rophées de victoires remportées par la Gilde
de Saint-Luc dans des luttes d'art et de littérature. Il tient
de cliaque main une coupe de métal précieux et d'un travail
plus précieux encore. Sur la table devant laquelle il est
debout, sont d'autres coupes d'or et d'argent, témoignages du
(aient de nos anciens orfèvres. Ces productions d'un art bien
déchu ont eu le triste destin de tout ce qui pouvait tenter
la cupidité des envahisseurs de la Belgique, à la fin du siècle
dernier. Elles furent fondues pour payer la contribution
de dix millions de livres tournois dont la ville d'Anvers fut
frappée par le conventionnel Laurent. Le portrait de Gra-
pheus devint également la proie des commissaires républi-
cnins. Si l'on avait pu le convertir en moimaie, il aurait été
détruit. On se contenta de l'enlever pour l'expédiera Paris.
Le vol était jadis un des prétendus droits de la guerre.
Une chose nous étonne : c'est qu'on n'ait pas encore eu
l'idée d'exécuter des copies de ces belles coupes si lidèlement
représentées dans la peinture de Corneille de Vos, en s'aidant
des descriptions minutieuses données dans le catalogue du
Musée d'Anvers. L'une de ces coupes, d'argent ciselé, était
ornée des portraits d'Apelle, deZeuxis, de Raphaël el d'Albert
Durer; c'était un travail du xvf siècle. Notons en passant
que les artistes de cette époque avaient des idées larges et
généreuses, et qu'ils savaient rendre hommage au génie, sans
acception de temps ou de nationalité. On ferait aujourd'hui
une coupe semblable à Anvers, qu'on croirait ne pouvoir pas
mettre dans les médaillons d'autres portraits que ceux d'ar-
tistes anversois. L'art était universel alors. A ce titre, il est
vrai, l'un des Van Eyck ou Mcmling aurait eu le droit de
figurer parmi les plus illustres représentants de la peinture ;