Pour une pêche durable

Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertée (UEGC)
7.1.5. Les caractéristiques de l’exploitation halieutique du
littoral du Var et des Alpes-Maritimes par les « petits
métiers »
Zones de pêche : les territoires prud’homaux
15 prud’homies se partagent le littoral du Var et des Alpes-Maritimes. Généralement
organisées autour d’un port unique, certaines, comme Toulon, Saint Tropez ou Villefranche
en comptent plusieurs.
Chaque territoire prud’homal s‘étend sur un linéaire côtier d’une dizaine de kilomètres. En
mer, la zone de pêche est limitée par le plateau continental, étroit sur la zone considérée : de
quelques centaines de mètres à un ou deux milles pour certaines rades comme celles de
Toulon ou de Hyères (figure 26).
Métiers et espèces cibles
Figure 26. Répartition
géographique des prud’homies
autour des la zone des îles d’Hyères.
Le terme de métier correspond à un engin et une pratique de pêche en vue de la capture d’une
espèce cible (VERDELHAN, in LAUREC et LE GUEN, 1981). Si à un engin peut
correspondre plusieurs techniques, la pratique – c’est à dire l’utilisation particulière de cet
engin – permet de définir un métier. « L’acquisition du savoir de la pêche est un processus
empirique et constant. […] Le pêcheur exerce son métier à partir d’une accumulation de
faits, d’expériences » (HARDOUIN, 1984).
L’une des caractéristiques des espèces côtières est leur répartition étagée. Les pêcheurs
doivent donc aller chercher le poisson où il est. Dans la pratique, le métier est donc associé à
un « type de fond », caractérisé par une « couverture » (herbier ou roches) et une profondeur.
Un pêcheur peut donc pratiquer plusieurs métiers. C’est ce qui explique le terme « petits
métiers ».
La connaissance du territoire, du « bon coin » (roche, cassure, tombant, etc.) se révèle donc
être un paramètre essentiel pour la pêche aux « petits métiers ».
Structure de la flotte et données socio-économiques
Les bateaux armés aux « petits métiers » pratiquent une pêche artisanale exercée pour
l’essentiel à partir d’embarcations de type « pointu » avec une seule personne à bord,
embarquée en tant que patron-matelot. On compte 331 navires et 430 marins sur les deux
départements,. mais la flotte vieillit : à la fois ses bateaux (moyenne d’âge des navires de 33
ans), et ses hommes (Tableau 7).
WWF France, Programme « Pêche Durable », 107