Pour une pêche durable

Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC)
Ces débouchés dépendent de la structure de la consommation liée aux besoins, aux modes de
vie et aux goûts. Sur le marché français, on peut ainsi identifier de façon simplifiée plusieurs
segments de marché : la restauration hors foyer (repas rapides et fonctionnels), la
consommation familiale (motivée par les soucis de santé et d’hygiène de vie), la
consommation festive (animée par le plaisir).
Etape 3 : organiser la filière en fonction de ces débouchés
En fonction des débouchés, il faut mettre en place des logiques d’exploitation, un réseau de
distribution permettant d’apporter le produit recherché au consommateur Le poisson est une
denrée hautement périssable et la conservation (la fraîcheur) est un paramètre structurant du
marché, qui conditionne l’organisation de la filière. La maîtrise du suivi du produit
(traçabilité) est un indicateur du niveau d’organisation de la filière.
2.3.2. En amont : la nature bio-économique de la surpêche
On est aujourd’hui arrivé à un déséquilibre entre la capacité de capture et le potentiel
biologique des ressources. De ce constat découle les mauvaises performances du secteur des
pêches que sont :
- la surexploitation prononcée des ressources ;
- des conflits récurrents entre flottilles ;
La nature économique de ce problème est liée aux caractéristiques des ressources halieutiques
qui sont à la fois communes et renouvelables.
Le caractère de ressource commune favorise la « course aux poissons ». Le libre accès (ou
l’accès mal régulé) aux ressources conduit à leur dégradation (surexploitation) au détriment
des intérêts de la collectivité. On assiste alors à une « tragédie des communs » (HARDIN,
1968). Il y a une opposition totale entre l’intérêt individuel (pêcher le plus possible) et
l’intérêt général (prélever la quantité permettant une exploitation optimale de la ressource).
Le caractère de ressource renouvelable implique que l’exploitation ne peut être durable que si
elle s’ajuste à la capacité de production biologique des écosystèmes.
Les conclusions pratiques de constat sont de 2 ordres. Pour empêcher la surcapacité, la
gestion doit revenir sur le caractère « commun » de la ressource et limiter l’accès. Pour
empêcher la surexploitation, et permettre une conservation de la ressource, la gestion doit
imposer une contrainte de durabilité, imposée par des mesures techniques (figure 2). La
gestion des pêches doit donc coupler des mesures techniques et des mesures de régulation de
l’accès.
WWF France, Programme « Pêche Durable 23