Pour une pêche durable

Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertée (UEGC)
7.2.5. Etape 3 : des éléments pour la valorisation des usages de la
ressource halieutique sur le secteur liguro-provençal
Nous abordons la valorisation possible de la ressource halieutique sous 3 angles :
- la ressource halieutique en tant que produit de la pêche professionnelle ;
- la ressource halieutique en tant que « valeur touristique » ;
- la ressource halieutique en tant que produit dépendant d’un territoire marin et de
l’environnement.
Proposition : La certification de la pêche aux « petits métiers » : des produits régionaux de
luxe
A la condition d’un contrôle strict des règles d’hygiène des produits débarqués, il nous semble
possible qu’un eco-label soit apposé aux produits de la pêche du secteur liguro-provençal. Des
méthodes indirectes (indicateurs d’effort de pêche, d’occupation territoriale) pourraient
confirmer l’analyse de durabilité de la pêcherie. Vu la répartition de l’activité et
l’homogénéité de la répartition des moyens d’exploitation (taille des bateaux, engins calés), la
pêcherie mérite même la qualification d’équitable.
Les produits débarqués représentent, de par leur diversité, leur fraîcheur et la beauté des
terroirs maritimes, des produits régionaux de luxe.
La « valeur touristique » de la ressource halieutique : pêche professionnelle et tourisme
L’activité de pêche professionnelle profite largement de l’affluence touristique en période
estivale. Tout d’abord les pêcheurs peuvent vendre à prix fort, et en direct, leurs produits.
Ensuite, les pointus étant de véritables attractions, les mairies, collectivités et conseils
généraux subventionnent ou facilitent la construction des installations à terre (quais, étals de
vente, machine à glace, locaux, etc.).
Enfin, la pêche aux « petits métiers » présente un attrait certain pour les touristes
(majoritairement citadins). Devant le quai des pêcheurs, nombreux sont les estivants brûlant
d’envie d’une escapade matinale en mer, avec l’espoir de voir sortir de l’eau des belles pièces
(chapons, mostelles et autres langoustes) qu’ils ne captureront eux-mêmes jamais. Dans ce
sens, le développement de la « pêche-promenade » (à l’intérieur du « pesca tourismo » en
Italie) est une voie d’avenir pour les « petits métiers » du secteur liguro-provençal, l’une des
premières destinations touristiques au monde.
La pratique quotidienne d’un territoire marin naturel : valorisation du rôle de « veille
écologique » de la pêche aux « petits métiers »
Le prud’homme de Bandol, a alerté la mairie sur la raréfaction des oursins, indicatrice selon
lui de la dégradation de la qualité de l’eau. Les prélèvements d’eau ont confirmé son intuition
et poussé la Mairie à faire construire une nouvelle station d’épuration. L’anecdote est
représentative de l’ensemble des problèmes de pollution soulevée par les pêcheurs. Alors que
les plaisanciers ne sortent que quelques jours par an, les professionnels sont en mer très
régulièrement (200 jours en moyenne d’après nos enquêtes). Leur expérience, leurs
connaissances empiriques peuvent être valorisées pour la protection de l’environnement.
WWF France, Programme « Pêche Durable », 120