Pour une pêche durable

Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC)
Une gestion centralisée, non dimensionnée à l’échelle des territoires de pêche et des
écosystèmes
La phase d’expertise creuse le fossé entre professionnels et scientifiques
Dans son bilan des processus d’avis, l’Union Européenne met l’accent sur plusieurs points :
- le fonctionnement en circuit fermé de la procédure : incompréhension
originelle, d’autant plus que cette expertise est en partie fondée sur les
déclarations des pêcheurs eux-mêmes ;
- le manque de précision, voire la fiabilité des données, celles-ci étant le plus
souvent issues de systèmes de collecte utilisés pour le contrôle (log-book) ;
- les délais de réaction, qui sont en moyenne de 15 mois, ne permettent pas
d’avoir des réponses rapides en cas de crise (décalage avec le temps vécu par
les professionnels) ;
- l’utilisation de critères standardisés qui rend impossible la prise en compte des
spécificités de certaines pêcheries.
Un débat généralisateur, sans rapport avec la diversité des pêcheries
européennes
Le conseil des ministres décidant des TAC et quotas est l’occasion pour les médias d’une
dramatisation entre « amis de la pêche » et « amis des pêcheurs ». Cette dichotomie réductrice
ne reflète pas la complexité et la diversité des pêcheries européennes. La réalité est à
appréhender au cas par cas, pêcherie par pêcherie.
La décision révèle un éloignement du terrain et une perception trop nationale
des enjeux de la pêche
Les règlements issus de la Commission Européenne ne sont pas toujours adaptés au
terrain
Par exemple les Programmes d’Orientation Pluriannuels (POP, voir supra) devaient permettre
d’ajuster les capacités techniques aux disponibilités potentielles de la ressource. Mais, si la
puissance du moteur directement liée à la force de traction des chalutiers ou à la vitesse des
thoniers, s’avère une donnée stratégique pour les métiers pratiquant les arts traînants (chalut,
senne tournante,…), ce n’est pas le cas pour les métiers pratiquant les arts dormants (filet,
casier,…).
En France, cette réduction nécessaire s’est traduite par le départ à la casse de bateaux de
pêche et, de façon indirecte, par un transfert de kW entre segments de flotte ou entre façades
maritimes. Dans une certaine mesure, la diminution de puissance supportée par le segment de
la petite pêche a amorti la réduction d'une flottille de grands métiers. Dans le même temps,
l’augmentation d’efficacité des nouveaux bateaux a plus que compensé la diminution en
puissance de la flotte.
WWF France, Programme « Pêche Durable 36