Pour une pêche durable

Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC)
La gestion par l’effort répond aux objectifs d’une pêche durable
Des objectifs écologiques : respect de la capacité productive du stock et de
l’intégrité de l’écosystème
L’exploitation doit s’ajuster sur la capacité productrice de la population de langoustine du
Golfe de Gascogne. Le problème est de répartir la cueillette de la production biologique entre
chaque bateau. La proposition d’une gestion par les QI semble alors logique. Mais en quoi ne
dépasserait-on pas des QI comme on dépasse les quotas à l’heure actuelle ? En outre, le QI
encourage à rejeter les petits individus pour ne garder que les gros (plus chers). La gestion par
la quantité encourage de façon perverse à pêcher au poids alors que c’est le nombre
d’individus qui compte pour l’état du stock.
En outre, le respect de l’intégrité de l’écosystème joue clairement en faveur d’une gestion par
l’effort. En effet, la gestion par la quantité n’intègre pas le caractère multi-spécifique de la
pêcherie. Elle repose sur des quotas définis par espèce comme si les captures étaient
distinctes. Or, si les langoustiniers prennent de la langoustine, ils capturent aussi du merlu, du
lieu, de la baudroie, etc. D’autre part, elle n’intègre pas les impacts sur l’écosystème marin.
Au contraire, la gestion par l’effort tient compte de l’ensemble des captures réalisées dans
l’écosystème, lors des opérations de pêche. Via la définition des modalités de captures sur la
sélectivité des captures et sur l’impact physique des engins sur les fonds.
Un objectif économique : une meilleure rentabilité des entreprises de pêche
La préservation de la capacité productrice de l’écosystème du Golfe de Gascogne est la
meilleure garantie de la pérennité de l’activité de pêche à la langoustine.
Dans une gestion par la quantité, on raisonne en considérant les moyens de capture comme
donnés et non modifiables (diagramme d’exploitation constant). Ainsi, en conservant la
sélectivité actuelle des chaluts à langoustine, il faut une réduction de 40% de l’effort de pêche
pour soutirer le maximum du stock de langoustine du Golfe de Gascogne (niveau du
rendement maximum soutenable). Cette réduction exigerait une très forte réduction de
l’activité langoustinière sur le Golfe, avec une probable réduction de la flottille. Une telle
réduction apporterait un gain de 6% en terme de capture (GASCUEL, com. pers.). Au
contraire, en améliorant fortement la sélectivité des chaluts (mortalité nulle aux âges 0,1,2 et
3), les gains en terme de capture s’élèveraient à 48% en conservant l’activité langoustinière
actuelle (GASCUEL, com. pers.).
Un objectif social : une activité présente sur tout le littoral
Si un QI est attribué, il est à craindre qu’on en réclame rapidement la valeur qu’il a. En
réclamant sa valeur, un marché du QI – légal ou illégal – se mettrait naturellement en place.
Ces QI deviendraient alors monnayables et transférables (QIT). A ce titre, on peut rappeler
que les concessions ostréicoles, situées sur le Domaine Public Maritime (DPM), n’avaient pas
de valeur et étaient gérées par l’Etat, via l’administration des Affaires Maritimes. Objets de
spéculation, négociées « sous le manteau », l’Etat a finalement décidé de reconnaître la valeur
des concessions et a officialisé ce marché « sous-terrain ». Tous les interlocuteurs rencontrés
reconnaissent ce risque.
WWF France, Programme « Pêche Durable 92