Pour une pêche durable
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Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC)<br />
6.2.4. Etape 1 : des éléments pour le choix de l’échelle de gestion<br />
Echelles écologiques : le stock de langoustine du Golfe divisé entre le sous-stock de la<br />
« Grande Vasière » et le sous-stock du plateau de Rochebonne<br />
D’un point de vue biologique, les scientifiques identifient 2 sous-stocks (ou « unités<br />
fonctionnelles ») : l’un occupant la « Grande Vasière » (zone 1 et 2, cf figure 16), l’autre<br />
occupant le plateau de Rochebonne (zone 3). Néanmoins, pour l’évaluation, on ne considère<br />
qu’un stock « langoustine du Golfe de Gascogne ».<br />
Echelles humaines : groupes sociaux et particularismes régionaux structurants pour<br />
l’exploitation<br />
L’attachement à un port, à un quartier maritime, est un élément fort d’identification pour les<br />
<strong>pêche</strong>urs de la flottille langoustinière du Golfe. On distingue différentes échelles<br />
d’appartenance.<br />
Tout d’abord, le patron <strong>pêche</strong>ur travaille pour lui, pour son entreprise : son bateau et ses<br />
hommes. On remarque des différences selon les patrons mais beaucoup ont souligné le<br />
caractère fondamentalement individualiste du métier. « Le matin, si tu ne pars pas en mer, les<br />
autres sont contents. Ils seront moins à vendre en criée. Et c’est pareil : s’il y en a un qui<br />
n’est pas en mer, je suis content. » Le plus souvent, chaque patron travaille avec un petit<br />
groupe de patrons (5 environ). Structuré par affinités, en mer et à quai, un tel regroupement<br />
permet <strong>une</strong> prospection plus large des zones de <strong>pêche</strong>. Chacun prospecte <strong>une</strong> zone et celui qui<br />
trouve un « bon coin » prévient les autres. Ensuite, le port et le quartier maritime sont des<br />
facteurs identitaires forts. Les patrons rencontrés renvoient aux pratiques d’un port ou d’un<br />
quartier maritime (« ceux de Lorient », « ceux de La Cotinière », « les bigoudens »).<br />
Mais on peut regrouper différents ports et quartiers selon les zones exploitées par leurs<br />
navires. Les zones de <strong>pêche</strong> identifiées (figure 16) structurent donc l’activité de <strong>pêche</strong><br />
langoustinière.<br />
Ainsi, on constate un alignement des moyens de production (longueur de bateaux, main<br />
d’œuvre, durée des marées, engins) selon les zones de <strong>pêche</strong> exploitées.<br />
<strong>Pour</strong> la zone 1, les navires, proches de leur zone de <strong>pêche</strong>, sont petits (moyenne inférieure à<br />
la moyenne de l’ensemble de la flotte), comptent <strong>une</strong> main d’œuvre réduite (2-3 hommes) et<br />
font des marées (temps passé en mer) courtes (12h). Chalutant sur des fonds plus accidentés,<br />
la plupart des bateaux sont équipés de chaluts jumeaux, diabolos ou rockhopper permettant de<br />
s’adapter au relief.<br />
<strong>Pour</strong> la zone 2, les navires <strong>pêche</strong>nt sur des zones plus éloignées de la côte. Ils sont plus<br />
grands, avec plus d’hommes à bord (4 à 5) et partent pour des marées plus longues (36h).<br />
Equipés pour la plupart de chaluts jumeaux, certains <strong>pêche</strong>nt avec un chalut simple adapté aux<br />
fonds sableux, peu accidentés.<br />
Enfin, les stratégies et pratiques des navires de la zone 3 sont comparables à ce qu’on observe<br />
en zone 2, sur les fonds de Groix et de Belle-Île.<br />
WWF France, Programme « Pêche Durable 76