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Pour une pêche durable

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Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC)<br />

Le marché<br />

Au niveau communautaire, la consommation de poisson par tête est de 23,9 kg par an. Ce<br />

chiffre est supérieur à la moyenne mondiale (13 kg) et est en constante augmentation depuis<br />

20 ans.<br />

Les pays de l’Union Européenne font partie des pays les plus dynamiques en terme de<br />

commerce international des produits de la mer. En 2000, l’Union Européenne a importé 8,4<br />

millions de tonnes de produits de la mer (soit 10% de la production mondiale) pour <strong>une</strong> valeur<br />

totale de 20 milliards de dollars EU. Le commerce extérieur a généré un chiffre d’affaires de<br />

11,5 milliards de dollars pour un volume exporté de 5,8 millions de tonnes.<br />

Cette augmentation de la demande en produits de la mer pèse sur les <strong>pêche</strong>ries européennes,<br />

incitées à tirer toujours plus des écosystèmes marins.<br />

L’augmentation des captures par le pillage des ressources des pays tiers<br />

La situation de surcapacité de la flotte européenne et les conditions attractives du marché<br />

communautaire sont d’autre part <strong>une</strong> des principales raisons des accords de <strong>pêche</strong> de l’UE<br />

avec les pays tiers. Ces accords permettent à l’UE d’acheter des droits d’accès pour que ses<br />

flottes (provenant pour l’essentiel des anciennes puissances coloniales : Espagne, Portugal et<br />

France) aillent <strong>pêche</strong>r dans les eaux d’Afrique de l’Ouest, de l’Océan Indien ou encore du<br />

Pacifique.<br />

En plus de surexploiter ses eaux, l’UE contribue donc également à exporter sa sur<strong>pêche</strong><br />

dans les pays en développement, où ses flottilles rentrent en compétition avec les flottes des<br />

pays tiers. La compétition est inégale : les bateaux européens profitant de leurs tailles et de<br />

leurs avantages technologiques pour prospecter plus loin et plus vite que les embarcations des<br />

communautés de <strong>pêche</strong>urs des pays riverains.<br />

Un symposium international sur les <strong>pêche</strong>ries maritimes en Afrique de l’Ouest s’est tenu à<br />

Dakar en 2002. S’inscrivant dans l’un des plus gros programmes de recherche de l’UE, il<br />

rassemblait parmi les plus grands instituts scientifiques en halieutique et océanographie<br />

(FAO, University of British Columbia, IRD, IEO, etc.).<br />

Les conclusions étaient claires. « Si la demande internationale pour les produits de la mer<br />

procure un important revenu aux gouvernements et aux grands armements de <strong>pêche</strong>, c’est<br />

souvent aux dépens des populations locales. [..] D’un point de vue économique la situation<br />

est loin d’être idéale et elle devrait susciter des inquiétudes en termes de sécurité<br />

alimentaire. [..] Le volume des captures a augmenté, atteignant actuellement 3,5 millions de<br />

tonnes pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, [..] la <strong>pêche</strong> artisanale y contribuant à<br />

hauteur de 400 000 tonnes. »<br />

En plus du risque « d’aboutir prochainement à des écosystèmes très appauvris, incapables de<br />

supporter <strong>une</strong> exploitation <strong>durable</strong> conséquente », se pose un véritable problème de<br />

subsistance pour les populations locales.<br />

WWF France, Programme « Pêche Durable 17

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