Pour une pêche durable
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Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC)<br />
Le Comité Hydrographique de la Skeena<br />
Localisation de la Skeena<br />
Située au Canada, à l’Ouest de la Colombie<br />
Britannique, la rivière Skeena est <strong>une</strong> grande rivière à<br />
saumon. Six espèces de saumon sauvage y sont<br />
présentes. La <strong>pêche</strong> est répartie entre 3 catégories<br />
d’usagers : les autochtones (tribus indiennes), les<br />
<strong>pêche</strong>urs sportifs, et les <strong>pêche</strong>urs professionnels<br />
(capturant les espèces à l’embouchure de la rivière).<br />
En 1989, on observe <strong>une</strong> diminution des stocks sauvages de certaines espèces (coho, chinook<br />
et Steelhead) avec <strong>une</strong> diminution forte des captures de steelhead pour les <strong>pêche</strong>urs sportifs.<br />
En 1992, les conflits d’usage générés par la baisse des stocks sauvages se cristallisent en <strong>une</strong><br />
crise caractérisée par :<br />
- le mécontentement des <strong>pêche</strong>urs sportifs, qui proposent l’interdiction des<br />
filets maillants (utilisés par les professionnels) ;<br />
- la réclamation des autochtones pour <strong>pêche</strong>r les sokeyes en amont de la<br />
Skeena ;<br />
- l’ opposition des <strong>pêche</strong>urs commerciaux de l’embouchure<br />
Suite à cette crise, l’état décida de mettre en place un comité de bassin qui devait permettre de<br />
réunir les 3 parties afin de planifier les captures dans la Skeena. De façon assez directive, des<br />
solutions furent apportées qui devaient permettre de trouver un modus vivendi pour les<br />
différentes catégories. La crise persista mais la décision de l’état avait permis d’instaurer le<br />
dialogue entre les parties et de faire naître <strong>une</strong> volonté de protection chez les professionnels.<br />
En 1994, l’état se retira du dispositif et mis à disposition du comité un animateur indépendant<br />
et des logiciels informatiques pour simuler des stratégies de gestion. D’autre part, l’état<br />
encouragea fortement le comité à définir son propre plan de gestion. D’<strong>une</strong> initiative<br />
centralisée, on évolua donc vers <strong>une</strong> approche locale participative (gestion ascendante ou<br />
bottom-up).<br />
Les résultats furent probants. Il y eut <strong>une</strong> diminution du taux de capture des steelhead par les<br />
<strong>pêche</strong>urs commerciaux de 21% à 36%. Un compromis fut trouvé entre les différentes parties.<br />
Des programmes de recherche furent lancés (protection des habitats, sélectivité…) On peut<br />
relever différents facteurs qui expliquent cette évolution vers <strong>une</strong> co-gestion réussie :<br />
- <strong>une</strong> ressource comm<strong>une</strong> ;<br />
- un intérêt économique ;<br />
- <strong>une</strong> responsabilisation des trois parties : encouragement à la proposition de<br />
mesures par les usagers ;<br />
- la mise à disposition de fonds pour la recherche ;<br />
- la reconnaissance du savoir des autochtones.<br />
WWF France, Programme « Pêche Durable », 161