Pour une pêche durable

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Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC) Le Code de Conduite pour une Pêche Responsable rédigé en 1995 par les experts de la FAO pose cette double contrainte. En effet, l’article 6.14 (principes généraux du Code) précise que « le commerce international du poisson et des produits de la pêche devrait être entrepris conformément aux principes, droits et obligations établis par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Les Etats devraient veiller à ce que leurs politiques, programmes et pratiques en rapport avec le commerce du poisson et des produits de la pêche n’entraînent ni la création d’obstacles à ce commerce, ni la dégradation de l’environnement, ni des effets négatifs sur les plans social et nutritionnel. » WWF France, Programme « Pêche Durable 21
Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC) 2.3. Analyse de la filière halieutique et pistes pour des solutions La pêche vue comme un système (voir supra) rassemble l’ensemble des usagers de la ressource halieutique, l’administration, les scientifiques et les autorités publiques. Sur la bande côtière les pêcheurs professionnels partagent l’espace et la ressource avec la plaisance (pêche sportive et récréative). Cette multiplicité des usages sera abordée dans l’étude particulière de la pêcherie littorale présente sur les départements du Var et des Alpes- Maritimes (partie 7). L’ensemble des professionnels (figure 1) regroupe en fait toute l’interprofession de la filière halieutique : producteurs (armateurs et équipages), commerçants (mareyage), transformateurs (conserve, congélation…). L’activité de pêche n’est un simple maillon du système pêche. Les pêcheurs, souvent stigmatisés, ne sont que des intermédiaires d’un mécanisme plus large. Mais ce « maillon » est critique puisque c’est celui qui met en contact le système pêche avec l’environnement. De même, l’activité de mareyage met en contact le système pêche avec le marché. Pour une analyse de la filière, il faut donc étudier en détail ces 2 activités. Aujourd’hui les autres usagers (pêcheurs plaisanciers) ou les autres activités ayant un impact sur la ressource ne sont pas invitées au débat. De même la société civile est absente des échanges sur la gestion des pêches et, si les ressources marines sont considérées comme un « patrimoine collectif », leur gestion est corporatiste, réservée au microcosme halieutique. 2.3.1. En aval : les paramètres du marché des produits halieutiques L’aval de la filière est constitué des étapes du débarquement, de la distribution et de la commercialisation qui permettent de répondre à une demande. A terme, la demande doit nécessairement s’ajuster à l’offre potentielle. Différentes étapes sont à respecter. Etape 1 : conditionner la demande à l’offre potentielle La demande ne peut pas excéder durablement l’offre. Ainsi, la demande de certaines espèces surpêchées (par exemple les espèces de grands fonds comme le grenadier ou l’empereur) doit être fortement réduite (via une politique d’ensemble de la filière : pêche, distribution et consommation). Etape 2 : identifier les débouchés potentiels dans la limite de l’offre Malgré une demande forte, de nombreux produits débarqués en France, faute de marché, sont retirés après débarquements. Ainsi, au printemps 2006, plusieurs tonnes de bar et de coquille Saint-Jacques (produits de luxe) sont parties à prix de retrait. De même, le thon Germon pêché au chalut ne trouve pas de marché et est régulièrement retiré au débarquement. Pour vendre un produit, il faut une demande. Il ne faut pas pêcher pour pêcher mais pêcher pour vendre, pêcher pour un marché. Une analyse de marché est donc nécessaire afin d’identifier des débouchés. Dans cette analyse, la subsistance des populations locales doit constituer un débouché prioritaire, précédant tout autre débouché potentiel. WWF France, Programme « Pêche Durable 22
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