Pour une pêche durable

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Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC) 8.1. Etape 1 : définir les territoires des UEGC S’appuyer sur la notion de « mer régionale » et la mise en place des Comités Consultatifs Régionaux Dans le débat sur la pêche en Europe, le concept de « mer régionale » est apparu il y a une dizaine d’années. Il s’est concrétisé en 2002 avec la réforme de la Politique Commune des Pêches par la décision de mettre en place des Comités Consultatifs Régionaux (décision du Conseil instituant des conseils consultatifs régionaux dans le cadre de la politique commune de la pêche, 2003).Ces CCR correspondent à une échelle écologique et présente une commodité opérationnelle. Ils offrent donc un bon cadre de gestion. Figure 30. Localisation des Comités Consultatifs Régionaux dans les eaux européennes. S’appuyer sur le cadre « naturel » des façades maritimes En France, la plupart des pêcheries peuvent être appréhendées à l’échelle des façades maritimes (Manche et Mer du Nord, Golfe de Gascogne, Méditerranée). Ainsi le Golfe de Gascogne circonscrit plusieurs pêcheries (sole, langoustine, baudroie, merlu) interdépendantes. Cette façade présente donc un cadre naturel pour la gestion de ces différentes pêcheries. Définir les UEGC Les territoires des UEGC correspondent aux aires géographiques des pêcheries. Elles doivent offrir une commodités opérationnelles et une pertinence écologique. Elles peuvent être transnationales. WWF France, Programme « Pêche Durable », 131
Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC) 8.2. Etape 2 : Organiser un nouvelle gouvernance à l’échelle de l’UEGC Partager un même diagnostic sur l’état de la pêcherie Aucun constat clair n’est posé – et encore moins partagé – sur le niveau de durabilité de l’exploitation des ressources halieutiques en Europe. Concernant la ressource, les professionnels discutent systématiquement les avis scientifiques sur l’état des stocks, et ils critiquent vivement le constat alarmiste dressé par les environnementalistes. Dans une analyse économique, le niveau de capitalisation des flottes européennes est un paramètre fort pour l’estimation de leur niveau de rentabilité. Or les subventions distribuées biaisent les calculs, et il est aujourd’hui très difficile d’évaluer la rentabilité des entreprises de pêche. Aucun bilan d’ensemble, fiable, n’est disponible en Europe. La dimension sociale n’est intégrée que de façon subjective, voire émotive. Alors qu’elle devrait justifier des mesures profondes et courageuses, les ministres des pêches des pays de l’Union Européenne s’en servent au contraire pour les repousser. Le débat est le plus souvent très général et n’aboutit pas. Si ce constat n’existe pas, c’est qu’il est impossible à l’échelle européenne. En effet, on ne peut dresser un constat clair et concret qu’à l’échelle d’une pêcherie. Ayant défini un territoire de gestion, on peut alors aborder les questions fondamentales pour la durabilité de l’exploitation : niveau de la ressource, création d’emplois, de richesses. L’instauration d’une concertation au sein de l’UEGC répond à la nécessité d’un constat commun. Au sein d’une UEGC, les parties prenantes doivent partager un diagnostic commun sur l’exploitation : sur sa dimension écologique, économique et sociale. Cette étape de diagnostic est indispensable afin de définir des objectifs communs. Définir un cadre de concertation Il doit être calqué sur l’échelle de gestion de l’UEGC. Les Comités Consultatifs Régionaux constituent un cadre pertinent. Mais leur dimension est encore trop grande pour une « appropriation » et une décentralisation de la gestion. Ils constituent néanmoins la plateforme adéquate pour la mise en place des UEGC qui peuvent être établies comme divisions géographiques au sein des CCR. Construire la concertation : intégrer tous les intérêts La concertation doit permettre de rassembler, à l’échelle de l’UEGC, les différents intérêts exprimés autour des 3 dimensions de l’exploitation halieutique (écologique, économique et sociale). Chaque groupe d’intérêt doit avoir un poids dans cette concertation. Des experts extérieurs peuvent intervenir. La complexité et la multiplicité des structures professionnelles sont obsolètes en regard de l’activité que représente la pêche en Europe. De plus l’isolement du secteur des pêches maritimes nous semble préjudiciable pour son développement. WWF France, Programme « Pêche Durable », 132
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