Pour une pêche durable
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Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC)<br />
6.2.7. Etape 4 : des éléments pour l’aménagement qualitatif de la<br />
<strong>pêche</strong>rie<br />
<strong>Pour</strong> les mesures techniques : l’amélioration de la sélectivité des chaluts<br />
De façon générale, les « représentants » reconnaissent la situation actuelle de surexploitation<br />
de la langoustine et le problème majeur qui est le manque de sélectivité des chaluts. A<br />
l’inverse de la définition du quota (qui oppose régulièrement scientifiques et professionnels),<br />
l’amélioration de la sélectivité des chaluts fait consensus. Les mareyeurs, quant à eux, sont<br />
particulièrement attentifs à la qualité (taille et état de conservation) de la langoustine pêchée.<br />
Or la qualité est logiquement dépendante de la sélectivité des engins de <strong>pêche</strong>.<br />
<strong>Pour</strong> la régulation de l’accès à la <strong>pêche</strong>rie<br />
La mise en place de la licence<br />
L’avis des patrons-<strong>pêche</strong>urs sur la mise en place de la licence est inédit et présage peut-être<br />
d’<strong>une</strong> évolution en cours. En effet, la majorité des patrons (60%) acceptent cette mise en<br />
place. Ils voient clairement l’intérêt d’<strong>une</strong> limitation de l’accès au Golfe. <strong>Pour</strong> eux, cette<br />
mesure permet de figer l’effort actuel : c’est à dire, en particulier, d’interdire l’accès de la<br />
<strong>pêche</strong>rie de langoustine aux chalutiers évoluant en Mer d’Irlande et Mer Celtique (plus grands<br />
et plus puissants). En passant dans les différents ports, on a ainsi pu constater <strong>une</strong><br />
« sensibilité collective » autour de la question de la gestion de la langoustine du Golfe.<br />
Le refus de l’adoption de la grille sélective dans certains ports peut s’expliquer par des<br />
pratiques différentes. Les bateaux du Croisic <strong>pêche</strong>nt en zone 2, sur des fonds sableux plats,<br />
adaptés à des traits de chaluts longs et droits. Au contraire, les chalutiers bigoudens évoluent<br />
en zone 1 où les fonds sont accidentés (la grille pourrait casser), sur des bateaux plus petits :<br />
la grille est mal adaptée à l’étroitesse des enrouleurs de chaluts.<br />
Il semble qu’<strong>une</strong> solution technique soit possible pour la zone 1, en adaptant des " mailles<br />
carrées " sur le ventre du chalut (du type du panneau installé sur le dessus du chalut pour<br />
l’échappement des merlus). On voit ici l’importance que peut avoir <strong>une</strong> gestion précise,<br />
adaptée aux conditions spécifiques des zones de <strong>pêche</strong>, qui se concentre sur l’objectif à<br />
atteindre en restant souple sur les moyens d’y parvenir.<br />
La répartition de la production biologique : Le débat autour du partage du TAC : le droit à<br />
cueillir<br />
Le débat autour du partage du TAC est polémique car il soulève la question de la privatisation<br />
de la ressource halieutique, res nullius et « patrimoine collectif » d’après la loi d’orientation<br />
de 1997 (cf § 5.2). Même s’il existe d’autres instruments pour attribuer un « droit à cueillir » à<br />
chaque armement, le débat tourne très vite autour de la mise en place éventuelle de Quotas<br />
Individuelles Transférables (QIT).<br />
<strong>Pour</strong> les scientifiques rencontrés, il faut bien donner <strong>une</strong> part du quota à chaque navire. <strong>Pour</strong><br />
les biologistes, cette décision serait un outil en terme d’aménagement de la <strong>pêche</strong>rie. <strong>Pour</strong> les<br />
économistes, cette mesure permettrait <strong>une</strong> plus grande efficience économique.<br />
WWF France, Programme « Pêche Durable 90