Pour une pêche durable

Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC)
« Ouverture aux avis extérieurs »
Pour les pêcheries communautaires au Japon, l’ouverture des coopératives à divers groupes
(femmes, jeunes) permet d’intégrer les avis extérieurs. On peut espérer une meilleure
robustesse et une plus grande souplesse d’un dispositif « ouvert » aux avis extérieurs.
Intégration de l’avis scientifique
Le succès de la co-gestion tient aussi largement à la connaissance et à l’acceptation par les
acteurs des avis émis par les scientifiques. L’amélioration de la connaissance des
professionnels permet des décisions plus justes. En outre, en comprenant le processus
scientifique en jeu, les usagers adhèrent et fournissent de meilleures données. Ainsi la cogestion
suppose logiquement une démarche participative où le savoir des professionnels est
reconnu, formalisé et intégré au processus d’avis scientifiques. Réciproquement les
professionnels peuvent suggérer des sujets de recherche scientifique.
Des bénéfices dépassant les coûts couplés à des incitations à coopérer
La co-gestion doit produire un gain supplémentaire. Mais, il faut nécessairement que la cogestion
permette de pérenniser une exploitation plus profitable que celle qui était en place. La
perception de cet intérêt renforce d’ailleurs la participation des acteurs. Or les acteurs sont
souvent intéressés par un gain économique à court terme. Il est donc souvent pertinent de
prévoir une période de transition, couvrant les pertes à court terme (conséquentes de la baisse
de l’effort de pêche) et les frais de la structure de co-gestion.
Une limitation de l’accès (droits d’usage) et de l’effort de pêche couplée à un
alignement des moyens d’exploitation
L’alignement des moyens d’exploitation est une condition forte qui va à l’encontre d’une
motivation essentielle du pêcheur qui est de faire mieux que « l’autre ». Ce qui s’accompagne
logiquement d’une recherche d’augmentation de ses propres moyens d’exploitation. Or dans
un système de co-gestion, « la problématique du partage prévaut sur la problématique de
l’efficacité individuelle » (FERAL, 2001).
Décentralisation coordonnée entre gouvernement et communautés pour une
application réelle des règles de gestion
Une vraie volonté politique doit accompagner la démarche de co-gestion. “S’il y a quelque
chose que les sociologues ont appris de la co-gestion en général, c’est que le manque de
soutien du gouvernement peut signer l’arrêt de mort de tels programmes » (JENTOFT, 1989).
« Est-ce que la co-gestion peut marcher pour des pêcheries où domine encore la mentalité de
« course aux poissons» ? Sous quelles conditions les acteurs vont-ils mettre en place des
règles pour le bénéfice commun ? Quand est-ce que les utilisateurs de la ressource
développeront une vraie éthique de la conservation ? [..] Ce sont peut-être les plus
importantes questions posées à la gestion des ressources pour les prochaines années »
(ACHESON, 2000).
WWF France, Programme « Pêche Durable 26