Pour une pêche durable

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Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertée (UEGC) Proposition pour la construction de la plate-forme de concertation De même que pour la pêcherie de langoustine, la concertation entre les usagers doit s’organiser autour de trois dimensions : la dimension écologique, la dimension économique et la dimension sociale. Créer la plate-forme de concertation autour de la pêcherie La composition de la plate-forme de concertation (Tableau 9) serait également évolutive. Tous les groupes d’intérêt ne seraient pas nécessairement présents à l’origine. Le dispositif doit rester souple, flexible. Tableau 9. Proposition pour la construction de la plate-forme de concertation de la commission du secteur liguro-provençal. Amont de la filière Aval de la filière Dimension environnementale Ressource et préservation des écosystèmes : - pêcheurs professionnels - pêcheurs amateurs - chasseurs sous-marins - associations de défense de l’environnement + experts (biologistes des pêches) Sécurité alimentaire : - associations de consommateurs + experts (services vétérinaires, consultant …) Dimension économique Rentabilité des différents usages : - pêcheurs professionnels - pêcheurs amateurs - chasseurs sous-marins + experts (économistes, centres de gestion) Valorisation : - restauration - rôle de « veille écologique » de la pêche aux « petits métiers » - pêche-tourisme + experts (OFIMER, consultant …) Proposition : mettre en place une gestion intégrée des usages Dimension sociale Conditions de travail, création d’emplois et aménagement du littoral : - usagers - collectivités territoriales (mairies, départements, régions) + experts (ergonomiste, économiste, urbaniste) Création d’emplois, et implantation des points de vente : - offices de tourisme - collectivités territoriales + experts (économiste, urbaniste) Pour les scientifiques, malgré une grande longévité et une stabilité certaine, l’activité de pêche des « petits métiers » est sur le déclin. D’autres usages sont récemment apparus. Cette activité doit donc nécessairement être appréhendée dans une problématique plus large de gestion des usages halieutiques (professionnels, amateurs) et d’aménagement du littoral. WWF France, Programme « Pêche Durable », 117
Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertée (UEGC) Si l’on veut gérer la ressource sur la zone considérée, il faut mettre en place une gestion intégrée des différents usages. C’est à dire regrouper les usagers autour de la protection du milieu sous-marin. Les différents usagers ont en commun l’intérêt de protéger le milieu marin afin qu’il reste riche et productif. Etablir un panorama de l’ensemble des activités halieutiques présentes sur le secteur liguro-provençal Aujourd’hui, une seule étude, réalisée par l’IFREMER, permet d’avoir quelques éléments chiffrés sur l’impact de la pêche récréative à l’échelle nationale (MORIZUR, sous presse). Elle concerne la pêche récréative du bar (Dicentrarchus labrax), et a été réalisée auprès de 14 000 personnes sur l’ensemble du territoire français (sondage téléphonique réalisé par l’institut de sondage BVA). Le nombre de pêcheurs amateurs, pêchant en mer (en bateau ou depuis la côte), est estimé à 4 millions de personnes, dont environ 900 000 pêcheurs de bar. Le prélèvement annuel estimé de ces pêcheurs est de 3 à 5 000 tonnes, soit l’équivalent des débarquements de la pêche professionnelle sur les façades Manche et Atlantique en 2003 (4 400 tonnes). A une échelle plus locale, on a aussi montré que les prélèvements de la pêche amateur étaient comparables à ceux de la pêche professionnelle. Ainsi dans les eaux de Port-Cros (14 km²), les prises de la seule pêche à la ligne (la pêche sous-marine au fusil harpon est interdite depuis 1963, date de la création du Parc national de Port-Cros) ont été évaluées à 10 t/an (5,5 t depuis une embarcation, 4,5 t depuis le rivage), contre 14,3 t/an pour la pêche professionnelle, soit 41% du total des prises (COMBELLES, 1991 ; ABOUSSOUAN et BOUTIN, 1993). Dans un secteur situé près de Marseille, l'Archipel de Riou, où toutes les formes de pêche amateur sont autorisées (pêche à la ligne et chasse sous-marine), les prises de la pêche amateur (2 t/km²/an) sont du même ordre de grandeur que celles de la pêche professionnelle (DANIEL et al., 1998). Pour la chasse sous-marine en particulier, aucune étude n’est disponible à cette échelle. On évalue pourtant le nombre de chasseurs sous-marins à environ 40 000 en France (RAIBALDI, com.pers.), et la plupart pratiquent en PACA. Au vu de la diversité des usages halieutiques et de la situation conflictuelle qui en découle, il semble nécessaire de dresser un bilan scientifique quantifiant chacun des différents usages. Un développement nécessaire des connaissances scientifiques L’implantation géographique des centres IFREMER est significative de la répartition de l’effort de recherche halieutique. Sur le littoral méditerranéen, seul le centre de Sète dispose d’un laboratoire « Ressources Halieutiques ». Le seul laboratoire sur la zone étudiée est celui de Toulon dont l’activité concerne les systèmes sous-marins (recherche océanographique) et l’environnement côtier. Qu’ils viennent d’un développement des capacités et de la couverture de l’IFREMER ou d’un développement des compétences scientifiques présentes sur la zone (université, parcs marins, associations), des moyens scientifiques supplémentaires sont nécessaires. WWF France, Programme « Pêche Durable », 118
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