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Les yeux jaunes des crocodiles

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molle répandue dans les bras de ce bellâtre qui vendrait sa<br />

propre mère pour une dent en or !<br />

— Je prenais un café… Tout simplement.<br />

Marcel manqua s’étouffer. D’une voix assourdie, presque<br />

blanche, il protesta :<br />

— Parce que t’étais pas dans les bras de Chaval peut-être ?<br />

— On se frottait un peu, c’est vrai. Mais c’était juste pour te<br />

faire bisquer.<br />

— Ben… t’as réussi.<br />

— Oui… J’ai réussi. Et depuis tu me parles plus !<br />

— C’est que tu vois, je m’attendais pas à ça…<br />

— Tu t’attendais à quoi ? À ce que je te tricote <strong>des</strong> bonnets en<br />

laine pour tes vieux jours ?<br />

Marcel haussa les épaules et, tirant sur la manche de sa<br />

veste, se mit à cirer le bout de ses chaussures.<br />

— J’en avais marre, Marcel…<br />

— Ah bon ? fit-il, faisant semblant d’être absorbé par la<br />

propreté de ses pompes.<br />

— Marre de te voir repartir tous les soirs avec le Cure-dents !<br />

Marre ! Marre ! Tu te dis jamais que ça me rend folle ? Toi<br />

installé pépère dans ta double vie, moi ramassant les miettes<br />

que tu veux bien me lâcher. <strong>Les</strong> attrapant du bout <strong>des</strong> doigts,<br />

sans faire de bruit, <strong>des</strong> fois qu’elle entende. Et ma vie qui défile<br />

à toute berzingue sans que je puisse lui mettre la main <strong>des</strong>sus.<br />

Des lustres que ça dure, nous deux ! Et on continue de se voir en<br />

cachette ! Et jamais tu m’emmènes comme une officielle, jamais<br />

tu me fais parader dans de beaux atours, jamais tu<br />

m’exhibitionnes au soleil <strong>des</strong> îles lointaines ! Non, pour<br />

Choupette, c’est le noir complet… <strong>Les</strong> menus à vingt balles et les<br />

fleurs en plastique ! <strong>Les</strong> parties de cuisses en l’air, Popaul qui<br />

s’épanouit et hop ! tu remballes tes petites affaires et tu rentres<br />

chez toi ! Oh, bien sûr… quand je klaxonne, quand je brandis la<br />

menace de sevrer Popaul, tu me files un bijou. Histoire de me<br />

faire patienter… de calmer la tempête dans ma tête. Sinon, que<br />

<strong>des</strong> promesses ! Des promesses à perpète ! Alors ce jour-là, j’ai<br />

craqué… Ce jour-là, en plus, elle m’avait agressée. C’était le jour<br />

où j’avais perdu ma mère et elle m’a interdit de pleurer au<br />

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