29.06.2013 Views

Concerto à la mémoire d'un ange

Concerto à la mémoire d'un ange

Concerto à la mémoire d'un ange

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— Ma pauvre chérie, tu es en état de choc.<br />

— C’est ça, achève-moi ensuite avec des psychiatres qui me<br />

prétendront cinglée. La jambe dans le plâtre et le reste dans une<br />

camisole chimique, c’est le minimum avec lequel je vais m’en<br />

tirer ?<br />

— Catherine, je croyais que cet épisode horrible de suspicion<br />

et de haine que nous venons de traverser était derrière nous.<br />

— À qui profite le crime ? À toi.<br />

— Il n’y a pas crime.<br />

— À d’autres !<br />

— Écoute, Catherine, j’ai beau rêver, espérer, multiplier les<br />

efforts, nous ne nous entendons plus. Dès que tu seras sortie de<br />

cet hôpital, nous devrions poser nos problèmes <strong>à</strong> p<strong>la</strong>t, en parler<br />

et arrêter une solution.<br />

— Divorcer ? Jamais ! Jamais, tu m’entends, jamais ! Tu ne<br />

m’extorqueras pas le divorce.<br />

Comme elle avait crié, il se redressa, affolé, redoutant que<br />

son secrétaire, dans le couloir, l’ait entendue hurler ce mot de<br />

« divorce ». Puis il <strong>la</strong> regarda, d’un air où se mê<strong>la</strong>ient effroi et<br />

compassion :<br />

— À demain, Catherine, abandonne ces soupçons ignobles,<br />

ressaisis-toi.<br />

Il <strong>la</strong> quitta brusquement.<br />

Seule, Catherine se <strong>la</strong>issa aller <strong>à</strong> <strong>la</strong> panique. Comment lui<br />

échapper ? Ici, <strong>à</strong> l’hôpital, elle ne craignait rien, mais sitôt<br />

dehors, elle s’exposerait <strong>à</strong> de nouveaux d<strong>ange</strong>rs, cible des<br />

services très secrets aux ordres de son très puissant mari.<br />

La peur étant un bon aiguillon, elle trouva une issue.<br />

Aussitôt, elle demanda <strong>à</strong> recevoir le plus d’amis et de<br />

connaissances possible pendant les trois jours qu’il lui restait <strong>à</strong><br />

l’hôpital. Ses coups de fil se révélèrent fructueux : une<br />

quarantaine de personnes <strong>la</strong> visitèrent. Chaque fois qu’il passait,<br />

Henri <strong>la</strong> voyait en nombreuse compagnie. Il crut qu’elle avait<br />

changé d’humeur et s’en réjouit.<br />

Enfin, <strong>la</strong> veille de son départ, au crépuscule, le Président put<br />

profiter d’une minute de tranquillité avec elle.<br />

Catherine lui adressa un <strong>la</strong>rge sourire.<br />

— Je suis contente de rentrer, Henri, oui, bien contente.<br />

109

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!