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C’est un enchevêtrement semblable qui pousse Lacasse (2006) à dire : « comment justifier, par<br />
exemple, le fait que le texte énoncé par un <strong>personnage</strong> soit soumis à la fois aux règles de la prosodie,<br />
à une courbe mélodique et à la pulsation imposée par le rythme ? ». La réponse trop simple serait :<br />
« la convergence <strong>vocal</strong>e », mais comment ?<br />
<strong>Le</strong> rythme est fondamental à l’expression, il est essentiel à la vie (comme la pulsation cardiaque). La<br />
pulsation est aussi vitale que la pulsion. Tout comme cette dernière peut faire loi et être sertie de<br />
passion comme de raison. La pulsation régie le rythme primaire. Nous avons mentionné au sujet de<br />
la pulsion qu’elle était liée à la régulation vitale, donc au pouls et à l’activité, toujours dans un but<br />
homéostatique. La musique n’est pas différente en ce sens que la pulsation régit l’activité qui<br />
recherche toujours un équilibre temporel. Donc le rythme dans la musique s’apparente à ces deux<br />
aspects, la vitesse de la pulsation est l’action tandis que le rythme est comment cette pulsation est<br />
négociée dans le temps, par l’accentuation. Ensuite, sur un fond d’activité hiérarchisée, vont se greffer<br />
les autres aspects. Mais nous avons omis un élément qui précède : le timbre du corps. Cet aspect<br />
réponds à la question : qui ? Ce qui est une identité prémusicale, voire préverbale car elle sera ensuite<br />
un ingrédient de la recette sémantique qui la qualifiera. (voir note 62).<br />
Revenons à la question de Lacasse. La mélodie est descendante de la prosodie, cela explique leur<br />
affinité et le fait qu’elles signifient par la même voie (ou voix). La prosodie est une mélodie <strong>vocal</strong>e,<br />
comment cette dernière pourrait-elle éviter d’être prosodique ?<br />
La convergence <strong>vocal</strong>e va beaucoup plus loin. Il y a convergence <strong>vocal</strong>e même au niveau de l’ethos.<br />
Une qualité fondamentale de l’ethos est sa crédibilité. <strong>Le</strong>s travaux de Zuckerman et Driver (1989), ont<br />
conclut que la crédibilité (<strong>vocal</strong>e) était le résultat d’une convergence <strong>vocal</strong>e entre d’une part la<br />
compétence et la dominance et d’autre part l’amabilité et la bienveillance.<br />
En étudiant cette convergence, on peut aussi l’adapter au chant. La compétence qui peut être<br />
simplement de chanter correctement (voir la voix de la sagesse), la dominance peut être influencée<br />
par le timbre (voix de la pulsion), la fondamentale (voix du corps). Dans tout ceci, il y a toujours le<br />
logos (voix de la raison) qui est officialisé par sa rationalité. Maintenant pour l’amabilité, une<br />
affection subjective qui se placera à l’intérieur d’une zone affective et dépendra toujours de la<br />
résonance entre la sensibilité du chanteur et de l’auditeur (voix de la passion) ou de facteurs<br />
identitaires. Même chose pour la bienveillance, il sera surtout basé sur des facteurs extra- ou<br />
paramusicaux (nous en parlerons à la prochaine section).