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<strong>Le</strong>s types d’émotions du tableau VII ne sont pas toujours forcément émotionnels lorsque considérés<br />
isolément, ils fonctionnent ensemble. Ils sont mêmes souvent inséparables ; il est difficile d’isoler la<br />
voix des mots.<br />
Type acoustique : se réfère ici seulement au timbre (l’acoustique des intervalles est classé dans le<br />
type musical). La voix du corps implique un facteur identitaire qui servira à mesurer la valeur de<br />
l’émotion ; l’identité de qui est en colère pourra interférer avec la perception de la colère pour<br />
l’auditeur. Une voix nasillarde ne se prêtera pas bien au chant tragique. Une voix rugueuse et voilée<br />
sera impropre à la gaieté légère. Il en va de même pour les instruments, la distorsion est inadéquate<br />
pour la musique douce, l’accordéon rare en rock métal. Bref, le timbre impose une palette<br />
émotionnelle précise parce qu’il est une relation entre les harmoniques. Une note chantée ou jouée<br />
sur un instrument possède une série d’harmoniques qui sont en relation harmonieuse dans le cas des<br />
sons qualifiés de ‘doux’ et esthétiques, et en relation disharmonieuse dans le cas des sons ‘rudes’ qui<br />
sont souvent perçus comme abrasifs. C’est ce qui qualifie le timbre de la voix ou de l’instrument.<br />
Type <strong>vocal</strong> : cette catégorie est vaste, puisqu’elle se fonde sur le comportement <strong>vocal</strong>. Il s’agit<br />
d’expliquer la physiologie de l’émotion qui ensuite mène à un type de <strong>vocal</strong>isation. Un exemple bien<br />
connu serait le vibrato qui est souvent lié à l’intensité émotionnelle, étant une forme de tremblement<br />
non sans rappeler la voix troublée émotionnellement, émue par la passion. De plus, il est indéniable<br />
qu’une oscillation de la fondamentale résulte en un bouquet d’harmoniques beaucoup plus fleuri.<br />
Cela mène à une image acoustique plus riche, un genre de triangulation qui lui donne une<br />
profondeur additionnelle.<br />
« La reproduction volontaire des symptômes vocaux d’une émotion signale la présence de cette<br />
émotion. […] La contraction des muscles pharyngés marque : le dégoût, le malaise, le déplaisir,<br />
le mépris, la haine… (cf. Trojan, Ausdruck, 1952, p.187). […] À l’intensité de l’émotion<br />
correspond l’intensité de l’activité musculaire ». (Fonagy,1983:18).<br />
<strong>Le</strong>s émotions mènent à des changements physiologiques très marqués qui auront toujours des<br />
répercutions acoustiques. Dans les émotions négatives, telles que la colère le raffinement disparaît<br />
pour laisser place à « des mouvements saccadés de la langue : des transitions extrêmement rapides<br />
sont suivies de périodes de figement prolongeant la période de la tenue dans les positions<br />
extrêmes… » (Fonagy,1983:31). Ces « transitions » tenues dans des « positions extrêmes » sont le<br />
résultat de l’emphase prosodique poussée à l’extrême et soutenue pour souligner avec violence<br />
l’intention du locuteur. On reconnaît la rigidité qui proscrit les lignes mélodiques fluides, se<br />
retrouvant dans les mélodies du rock métal qui tendent à répéter presto la même note pour ensuite