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Introduction<br />
Ce mémoire tente premièrement, de définir et de clarifier la notion d’un certain « <strong>vocal</strong> persona », et<br />
deuxièmement, d’esquisser son contexte d’analyse holistique, en procédant par une démarche<br />
déductive simple, se limitant à l’essentiel mais arrivant toutefois à cerner les éléments clés de<br />
l’analyse par des références à la recherche provenant de plusieurs disciplines. <strong>Le</strong> syntagme <strong>vocal</strong><br />
persona fait officiellement partie de la musicologie. Il est apparu à quelques reprises dans la littérature<br />
musicologique, que ce soit dans l’étude de l’opéra, du lied ou de la musique populaire. On s’y réfère<br />
surtout dans le contexte de la musique, mais il existe aussi dans la langue courante. Retrouver la<br />
source de cette conception semble impossible car elle fait partie d’une réalité qui a toujours existé,<br />
celle du <strong>personnage</strong>. Mentionnons toutefois que le terme ‘persona’ provient du théâtre grec où il se<br />
référait au masque de l’acteur et par extension au <strong>personnage</strong> qu’il jouait. Il y avait douze masques,<br />
représentant probablement le zodiaque et les personnalités humaines qui en découlent d’après la<br />
science grecque de l’astrologie. Bref, que ce soit le son qui est filtré par le masque, ou la voix qui est<br />
filtrée par la personnalité, l’idée du masque que l’être porte pour communiquer avec autrui y est<br />
centrale puisque la communication dans son fondement humain naturel est <strong>vocal</strong>e et masquée. La<br />
dimension <strong>vocal</strong>e des caractéristiques du <strong>personnage</strong> se nommera ici : <strong>personnage</strong> <strong>vocal</strong>. La voix<br />
couvre un vaste territoire sur lequel les frontières sont ambiguës. Nous allons l’explorer sans réserve,<br />
parfois le déchiffrer, parfois le défricher, dans l’intention de dresser une carte, nécessairement<br />
incomplète, mais néanmoins rigoureusement ancrée dans une démarche déductive.<br />
L’étude de la musique populaire devrait s’appeler ‘musicologie’. Or la musicologie traditionnelle, à<br />
tendance nécrologique, pour maintes raisons qui furent soulignées par des auteurs tels que Richard<br />
Middleton, ne s’est pas intéressée à la musique populaire jusqu’à récemment. Ce furent des<br />
disciplines telles que la sociologie et la communication qui se penchèrent premièrement sur la<br />
musique populaire, quoique négativement dans le cas d’Adorno, d’autres comprirent l’intérêt de<br />
l’étude de la musique populaire. Or, celle-ci, par sa nature fort différente de la musique classique,<br />
s’averra largement incompatible avec les paramètres musicologiques traditionnels, surtout basés sur<br />
l’analyse de la partition.<br />
Un de ces paramètres différents est le timbre. En musique classique puisque les instruments sont<br />
limités par les lois acoustiques et prédéterminés souvent par la convention, la composition suit la<br />
convenance des orchestres et la disponibilité des instruments dans ces derniers, l’innovation au<br />
niveau de l’effectif est irréaliste. De mentionner l’instrumentation, de mentionner la technique, ou<br />
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