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ignorer, le reste ne lui parvient pas. Pourquoi ? <strong>Le</strong> jugement. Comment savoir ? L’hypnose. Ensuite<br />
le tout se fond dans l’environnement interne du moi, son humeur interfère avec son jugement et<br />
vice versa, et lorsqu’il est décidé, la volonté le pousse à ‘répondre’ à son expérience par une action,<br />
quelle qu’elle soit, produisant une extériorisation qui anime le <strong>personnage</strong> dans une interaction<br />
spécifique. Notons qu’il n’y a plus de flèche ici, c’est parce que nous sommes dans le domaine social<br />
des ‘autres’ et que tout peut arriver ou rien du tout, mais à la fin, c’est le monde social qui va donner<br />
au <strong>personnage</strong> son rôle, qui lui, fera partie de l’expérience du Moi.<br />
Reprenons cette même boucle mais en sens contraire. Parmi les interactions avec le monde<br />
extérieur, ce dernier aura une action, celle-ci sera ‘filtrée’ par la volonté. Évidemment, si le moi le<br />
veut bien elle sera facilitée tandis que si le Moi n’en veut pas il s’y opposera, encore ici la volonté<br />
sera tempérée par l’humeur et le jugement qui eux seront basés sur la perception. Si l’action s’impose<br />
contre son gré, cette ‘expérience’ sera décodée dans le <strong>personnage</strong> comme un rôle de victime ou de<br />
dominé. « <strong>Le</strong> <strong>personnage</strong> se construit par des croyances qui sont plus ou moins justifiées par la<br />
conduite des autres et surtout par l'effet que cette conduite produit sur nous. » (Janet,1929:188).<br />
Cette explication pourrait être complète si l’on se contentait de mots comme ‘jugement’ et ‘humeur’<br />
en les acceptant comme s’ils s’expliquaient d’eux-mêmes. Ce n’est pas le cas ! Il y a quelque chose<br />
avant le jugement, avant l’humeur. Il faut aller au-delà de la raison et de la passion. Une réponse se<br />
trouve dans ce que nous appelons la mémoire, qu’elle soit consciente, préconsciente ou<br />
inconsciente. Comme nous l’avons dit déjà, la conscience ne pourrait exister sans la mémoire,<br />
puisque le jugement nécessite des données pour comparer et se prononcer sur de nouvelles<br />
expériences. Comme l’a bien dit Linton (1945:129) : « le processus de formation de la personnalité<br />
semble être essentiellement un processus d'intégration de l'expérience, laquelle à son tour résulte de<br />
l'interaction de l'individu avec son environnement. » Or, ce qui complique la chose est que le moi<br />
n’est pas conscient de toutes ses mémoires ; certaines sont oubliées, d’autres sont refoulées et<br />
d’autres encore n’ont jamais été conscientes. Pour protéger le moi de la dure réalité ou pour<br />
l’empêcher de revivre un traumatisme par sa mémoire, la personnalité impose, dans le premier cas<br />
une barrière perceptuelle, et dans le second, une barrière amnésique. La barrière amnésique<br />
n’empêchera pas la mémoire d’avoir une influence, au contraire, elle devient opérante sans attirer<br />
l’attention sur elle-même. C’est d’ailleurs le seul but de la psychanalyse que de dévoiler ce type de<br />
mémoires pour les intégrer ouvertement. C’est donc ce ‘détournement’ de l’expérience qui est<br />
indiqué dans la figure 2.17, lorsque les mémoires s’enregistrent dans l’inconscient sans jamais avoir<br />
passé par le moi. Certains auront remarqué que le canal est bidirectionnel, c’est pour noter que les