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Timbre : que la nuance musicale (l’expression subjective) puisse informer le chanteur du timbre<br />
adéquat requis par le compositeur sembla être assez jusqu’à l’arrivée de compositeurs tels que Scelsi,<br />
Aperghis, Berio ou Ligeti qui surent commencer l’exploration de la dimension du <strong>vocal</strong> possibile. Au<br />
niveau analytique, le musicologue semble réduit à sa capacité linguistique de traduire ce qu’il entend.<br />
Ce serait, d’après Serge Lacasse (2000), le travail d’une musicologie du studio, pouvant expliquer des<br />
procédés sonores tels que les effets d’une façon aussi objective que la musicologie traditionnelle<br />
peut le faire au niveau de l’écriture.<br />
Mélodie : l’étude de la mélodie est essentielle à la compréhension du discours. Elle se positionne de<br />
deux manières : par rapport à elle-même et par rapport à l’harmonie. <strong>Le</strong> geste mélodique est au<br />
premier plan et la valeur des hauteurs relativement à l’harmonie perçue. <strong>Le</strong> geste mélodique consiste<br />
à un changement de valeur relative, donc un mouvement dimensionnel et directionnel, dans un<br />
espace harmonique donné. <strong>Le</strong> parallèle à faire avec la phrase est évident et mène au lien entre la<br />
mélodie prosodique et la mélodie tonale. La dynamique des accents linguistiques influence les<br />
éléments rythmiques et mélodiques, de même que la valeur tonale des hauteurs est leur modalité, la<br />
qualité donnée au mot chanté. (voir section 2.2.4).<br />
Sociologie du chant<br />
La sociologie du chant fait évidemment partie de la sociologie de la musique et nous avons déjà<br />
discuté de la perspective des études de la musique populaire qui se confondent avec cette discipline.<br />
Adorno est un nom important de la sociologie de la musique et il a été un critique acerbe de la<br />
musique populaire en adoptant une position idéologique envers la musique qui est hautement<br />
philosophique et abstraite. Elle s’investit à des niveaux sociologiques que l’on désigne parfois de<br />
macrosociologie. Comme dans la pensée de Marx, les principes théoriques sont appliqués à des<br />
niveaux structurels de l’organisation humaine dans son ensemble. Ceci tend à réduire la réalité à des<br />
principes idéalistes capable de servir à critiquer la musique selon des positions catégoriques<br />
aveuglées par un manichéisme métaphysique omniprésent. Il faudra reconnaître que, malgré une<br />
idéologie héritière d’une bourgeoisie puritaine du XIXe siècle et leur manque de rigueur au niveau<br />
ontologique, les écrits d’Adorno possèdent néanmoins une profondeur de perspective<br />
philosophique indéniable. C’est probablement aussi pourquoi ils sont encore lus aujourd’hui. <strong>Le</strong>s<br />
critiques de Middleton sont justes en ce sens que la standardisation est une menace exagérée de la<br />
part d’Adorno qui était en proie à une perspective des années trente, qui ne s’est pas manifestée<br />
concrètement par la suite.