30.06.2013 Views

Le personnage vocal - Philip Tagg

Le personnage vocal - Philip Tagg

Le personnage vocal - Philip Tagg

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

« There is a large literature showing that both voice cues (e.g., pitch, intensity, etc.) and speech<br />

cues (e.g., non-fluencies, speech rate, etc.) are rich sources of interpersonal impressions. »<br />

(Zuckerman & Driver, 1989: 67)<br />

Zuckerman & Driver rapportent que les études suivantes démontre que l’on peut déduire des traits<br />

de personnalité de la voix (e.g., AIIport & Cantril, 1934; Addington, 1968; Scherer, 1972;) ou<br />

déduire des émotions (e.g., Scherer, 1974a; Scherer & Oshinsky, 1977). La personnalité de la voix<br />

n’est plus au stade de la théorie à vérifier.<br />

(Pear, 1931) fut probablement la première étude majeure de la perception de la voix. En utilisant les<br />

réponses de 4000 auditeurs, au sujet de neuf voix qui furent entendues à la radio. <strong>Le</strong> fait qu’ils<br />

n’aient pas bien réussi à deviner la profession est banal comparé au fait que les juges donnaient les<br />

mêmes fausses réponses. C’est peut-être la première expérience qui détecta le phénomène du<br />

<strong>personnage</strong> <strong>vocal</strong>, que l’on nomma alors : un stéréotype <strong>vocal</strong>.<br />

D’après Ernest Kramer (1963) c’est la donnée la plus constante dans toutes les recherches sur la<br />

personnalité de la voix : le stéréotype <strong>vocal</strong> nous ment.<br />

Est-ce la personne qui est réellement différente de ce qu’elle exprime à travers son <strong>personnage</strong><br />

<strong>vocal</strong>, ou est-ce la personne qui se perçoit différemment de ce qu’elle est réellement et que cette<br />

vraie nature est perçue par les juges ? Dans beaucoup trop d’expériences de ce genre, on utilise les<br />

autodescriptions sans trop les questionner. Or, ce qui est mesuré dans la voix n’est pas autant sous le<br />

contrôle du locuteur que ses réponses à un questionnaire de personnalité peuvent l’être. Il faut faire<br />

la différence entre un déterminisme <strong>vocal</strong> 12 et une rhétorique <strong>vocal</strong>e. La différence entre être un<br />

<strong>personnage</strong> ou se donner un <strong>personnage</strong> semble pertinente ici comme parallèle, et nous y<br />

reviendrons avec les théories fondatrices de la psychiatrie dynamique (Freud, Janet, Adler, Jung).<br />

Mais pour ce qui est du <strong>personnage</strong> en psychologie sociale, les théories de Goffman seront utiles.<br />

Dans la section 2.2 nous explorerons plus en détail quels traits vocaux mènent à quelle déduction<br />

sur la personnalité. Pour cela nous trouverons une aide précieuse dans l’œuvre des linguistes<br />

(Bolinger, Gussenhofen, Ohala et Fonagy).<br />

b) Psychophonétique<br />

12 Par déterminisme <strong>vocal</strong>, il est impliqué que certains faits physiologiques sont à la base du spectre sonore<br />

et que ce dernier les traduit acoustiquement. Pour ce qui est de la rhétorique <strong>vocal</strong>e, voir la section 2.3.<br />

21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!