A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
-XIX-
La fête de Noël connaissait un vif succès. Organisée dans la ferme
des Landson, elle réunissait ce jour-là plus de deux mille personnes qui
s'abreuvaient de joie. Seul Anderson semblait ne pas profiter de
l'atmosphère chaleureuse qui enveloppait la réception d'une aura de
gaieté. Deux heures après le début du bal, il avait enfourché un
aérocycle et s'en était allé sur la route de l'Altiplano boréal. Landson
s'était rapidement aperçu du départ de son ami. Le Prince de la Plaine
ne s'était pas amusé ce soir-là, il était resté anormalement solitaire,
fuyant Nancy, délaissant Élisabeth. Le Colonel constatant l'absence de
Reck, décida de le rejoindre afin de percer le secret de l'étrange
comportement de ce dernier. Le titan prit donc le volant d'un aéromobile
et se mit à suivre les traces du garçon en espérant le rejoindre. Vingt
minutes après avoir quitté la ferme, il repéra l'éclat des phares blancs
de l'aérocycle du jeune homme. Comme celui-ci était à l'arrêt, Thomas
put s'en rapprocher très vite. Enfin côte à côte, les deux hommes
engagèrent la conversation. C'était un de ces dialogues qui aident deux
êtres perdus dans les méandres de leurs pensées, à se remettre
mutuellement sur les rails de leur vie. Reck et le militaire sentaient
mourir une époque et cela leur paraissait insurmontable. D'ailleurs le
géant inquiet, lança tout d'abord à son ami: " tu sens venir un vent
mauvais, Reck ? ”
- Non, rassura le garçon, mais, le changement qui se produit dans
nos existences me semble si difficile à vivre, que la joie de ce soir
m'était devenue odieuse.
- Je te comprends, affirma Thomas. Je sais que la brèche que nous
avons ouverte grâce à Élisabeth dans l'hermétisme Européen comporte
autant de bonnes que de mauvaises conséquences. Mais, quoiqu'il en
coûte, nous devons essayer de combler le fossé qui s'est creusé entre
notre civilisation et celle des autres peuples. L'avenir du genre humain
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