A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
LIVRE II : Les Hordes de la Vallée Des Souffres
1 ère Partie :
La brume cotonneuse s'étendait sur Délhiapolis. Comme tous les
matins de printemps, ses volutes fantasmagoriques envahissaient
lentement les côtes Normandes, jusqu'à ce que le soleil les dissipe par
sa chaleur. Si les Menstragalais n'avaient jamais abandonné leurs ports
de France, c'est qu'ils aimaient ce pays: le plus beau d'Europe,
estimaient-ils. Depuis un an, Sylvie l'avait compris. La flore verdoyante
de la zone tempérée ne pouvait être plus luxuriante dans une autre
contrée de la ceinture verte. Les étés océaniques, subtils mélanges de
soleil et de pluies fines, apportaient une vigueur exceptionnelle aux
cultures et aux êtres vivants de cette région. Pourtant, la mécanicienne
rêvait souvent des tropiques car, elle devait y retourner pour se marier
et changer de vie définitivement. Vers huit heures, elle monta au
sommet de la tour de contrôle et se renseigna auprès des aiguilleurs
sur la position de l'aéroporteur en provenance de Gammapolis.
L'appareil survolait à cet instant les Alpes Françaises. En regard de sa
vitesse, il devait se poser soixante minutes plus tard, à Délhiapolis.
Rassurée, la jeune femme retourna vers la cafétéria de la garnison où
elle avait décidé d'attendre l'arrivée de l'aéroporteur, devant un bol de
lait chaud. Jamais les transporteurs aériens Menstragalais n'avaient été
détournés par la grande Guerre car, l'altitude à laquelle ils voyageaient
et leur vitesse de croisière, étaient hors d'atteinte des coucous produits
par les usines Européennes. Maintenant, le conflit mondial avait pris fin
et une sécurité accrue régnait sur les routes des aéroporteurs
Océaniens. La mécanicienne ne se souciait donc pas du dénouement
qu'aurait le voyage de l'appareil. Mais, ce dernier amenait son fiancé en
France aussi, ce fait l'angoissait sensiblement.
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