A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
- Je crois, reprit le chef du Groupe Anderson, que tu conclus trop
hâtivement mon cher fils. Voilà trois siècles que nous n'avons pas
communiqué avec les autres pays du monde. Tu sembles considérer
leurs habitants comme de cruels primitifs, mais essaie plutôt
d'envisager avec eux des contacts pacifiques. Le passé ne fut pas
toujours favorable à ce genre de relations. Le présent avec cet
effroyable conflit qui ravage la France depuis 1914, l'est encore moins.
Pourtant, ce n'est pas en étant agressif dès les premières minutes de
ce nouveau dialogue que nous pourrons changer cet état de fait.
- Papa, je suis désolé de t'avouer sincèrement ce que je pense de
nos relations avec les puissances étrangères, déclara Reck.
Schématiquement, je me fous de l'avenir des Européens, des
Américains et des Russes. Tant qu'ils restent dans leur bled, je les
ignore. Mais s'il leur venait la mauvaise idée de piétiner les massifs de
la “ Normandie Tropicale ”, je te garantis que je me passerais
facilement des militaires pour les virer. Ceci étant dit, je dois bosser et
j'estime avoir perdu suffisamment de temps à discuter.
Sur cette dernière phrase cinglante, le Prince de la Plaine se leva de
son siège et sortit de la pièce sans prononcer d'autre mot.
Le Président de la Fédération Menstragalaise n'avait que quarante
ans, il était de haute taille et particulièrement séduisant. Il jouissait dans
sa voix et ses gestes d'une douceur presque féminine, malgré la virilité
incontestable qui émanait de son allure générale. Pourtant, lorsque
Landson entra dans le bureau, Humphrey Jefferson se sentit devenir
tout petit, tant la masse du titan était imposante. Il est vrai que plus les
années passaient, plus le corps de Thomas se musclait, il devenait
immense, monolithique, et pourtant toujours plus beau. L'homme d'état
serra la main du militaire tout en félicitant ce dernier : " bonjour cher
ami, vous êtes dans une forme merveilleuse Thomas. ”
- Merci monsieur Jefferson. Vous aussi, répondit le titan flatté.
- Et bien, je vais vous expliquer tout de suite ce qui m'a poussé à
vous faire venir ici. Vous avez appris que John Starson est tombé en
panne au-dessus du Népal. J'ai obtenu des autorités Anglaises la
permission d'envoyer à Katmandu, une expédition de secours. Le
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