A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
d'Ange en pleurant, Thomas s'avança vers son père adoptif, les yeux
baissés. Dehors, le soleil se couchait, dardant ses doux rayons
rougeâtres vers la savane environnante. Reck posa sa main sur
l'épaule du jeune titan et lui dit paisiblement: " que se passe-t-il ? ”
- Papa, commença le garçon, ma petite soeur et moi venons de
découvrir que nous nous aimons d'amour.
Le Fléau des Elfes et son épouse se regardèrent en essayant de
masquer leur trouble. Ils connaissaient bien leurs enfants. Ils savaient
que rien d'irrémédiable ne s'était produit. De toute façon, ces derniers
n'étaient parents que juridiquement. Le problème était surtout
psychologique et la consternation des deux adolescents en était la
meilleure preuve. Ils vivaient depuis dix-sept ans comme frères et
soeurs. Le sentiment qui les liait désormais n'était pas compatible avec
ce fait. Ange déclara alors en caressant les cheveux de la brunette qui
sanglotait dans ses bras: “ pourquoi le prenez-vous si mal ? Ce n'est
pas la fin du monde. Allons, ne soyez pas aussi malheureux. ”
- Maman, Papa, vous ne pouvez pas savoir ; nous n'y pouvons rien,
expliqua Thomas. C'est comme un piège infernal dans lequel nous
serions tombés. Nos coeurs et nos corps s'appellent mais notre
conscience nous arrête.
- Je suis désolée, je suis vraiment peinée de vous causer autant de
soucis, souffla Sandrine entre deux soupirs.
- Nous devons considérer votre bonheur avant tout autre chose,
déclara Reck. Je vous invite à vous aimer normalement. J'apprécie
beaucoup que vous soyez venus nous parler de ce problème. Même si
vous étiez réellement frère et soeur, cette réaction, vous aurait déjà
partiellement apporté notre pardon. Vous devez consommer cette
passion et savoir si elle est durable. Dans quelques mois, lorsque vous
aurez obtenu votre diplôme du second degré, nous nous arrangerons
pour que vous puissiez vivre une vie de couple dans une villa
Gammapolitaine, tout en commençant le troisième cycle de vos études.
Si après cette expérience, vous vous adorez toujours autant, que vos
sentiments sont encore aussi violents, vous pourrez vous marier.
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