A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
chaînes de la tyrannie Elfique. Mais il ne savait pas que bientôt, nous
nous heurterions à un problème tel, que notre courage, mes pouvoirs
télékinétiques et ceux des télépathes de Radson ne suffiraient pas pour
le résoudre. En attendant, nous allions confiant vers cette terrible usine,
bâtie par les Européens pour ravager le fragile biotope du Marais de
l'Est. Notre force résidait dans la justesse de la cause que nous allions
défendre. Nous savions que nos actes ne seraient bénéfiques que pour
les enfants d’un autre temps car, la reconstruction d'une telle réserve
de vie sauvage demanderait des millénaires de travail pour n'être plus
qu'un souvenir, si elle survenait. Le pilote posa notre chasseur
supersonique sur une des rares bandes de terre solide de la réserve.
Nous avions l'impression de nous trouver au milieu d'un immense lac
ne dépassant pas cinquante centimètres de fond. Partout des îlots de
boue émergeaient des eaux mais, ils paraissaient flotter. Ils semblaient
à demi liquides. Apparemment, aucune racine ne les fixait dans le sol
du Marais. Ils laissaient la vague impression de n'être qu'éphémères et
voués à l'anéantissement, lors d'une prochaine mousson. Le canot que
nous jetâmes dans les ondes était en fait un hydroglisseur. Son faible
tirant d'eau, presque inexistant, permettait de voyager sur les hauts
fonds les plus traîtres sans craindre de s'échouer. Nous filâmes alors à
vive allure vers l'usine que nous devions anéantir. Notre plan était des
plus simple car la nuit favoriserait notre introduction discrète sur le site.
Dans les ténèbres, nous n'aurions plus qu'à nous glisser jusqu'aux
points névralgiques de la raffinerie que les vues des satellites
géostationnaires nous avaient révélés. Ainsi, en moins de quinze
minutes, le penthahexadimétrium serait positionné sur les pompes de
forages, près des réservoirs de brut, de la tour de craquage et des
citernes de produits volatiles. Cette opération terminée, Thomas et moimême
devrions partir nous abriter le plus loin possible des lieux et
ensuite, attendre l'explosion pour en contrôler l'efficacité. Nous
arrivâmes avec l'hydroglisseur à une portée de fusil de la clôture qui
entourait l'usine des Européens. Elle était bâtie sur la rive Ouest du
Marais. Autour, plusieurs pompes aspiraient le pétrole que le créateur
avait en cet endroit, laissé stagner à quelques centaines de mètres
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