A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
ou leurs aérocycles. J'ai moi-même une de ces remises réservée à mon
usage, près de Gammapolis. En effet, notre domaine familial se trouve
à trente kilomètres de là. Aussi, lorsque je veux me rendre en ville ou
bien jusqu'à mon groupe industriel, je suis obligé d'utiliser un véhicule
personnel.
- Je comprends, coupa la fille du Gouverneur. Vous devez être très
riche ?
- Là, vous vous trompez, corrigea l'adolescent Menstragalais. Je
gagne le même crédit “ équivalent travail ”, que mademoiselle Ladyson
ou le Colonel Landson. La richesse totale de mon pays est divisée et
redistribuée en parts strictement égales à chaque Océanien. Retenue
faite du coût de l'entretien urbain et des protections sociales diverses,
nous recevons un pouvoir d'achat comparable à deux millions de francs
français par mois.
Un silence impénétrable s'abattit sur la salle. La société que décrivait
Anderson était, bien que cela soit difficile à admettre, le modèle
communiste(*) pur et simple, parfaitement réussi. Sept millions de
Menstragalais gagnaient chacun, et tous les mois, de quoi racheter les
aciéries Krupp. Il y avait des raisons de frémir, mais aussi de rêver.
Lentement, la conversation reprit, cependant, les deux Anglais se
sentaient dépassés par le bon sens et les vérités qui avaient amené les
Océaniens à écraser sans le savoir, tous les autres peuples du monde,
économiquement et intellectuellement.
(*) Le communisme, dans ce cas, n'a rien à voir avec le Socialisme
Soviétique, il ne s'agit même pas d'une idéologie politique, c'est un
système de répartition égalitaire des richesses d'une nation.
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