A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
sans cravate, légèrement décolletée. En effet, les dames du comité
d'accueil emplumées et coincées dans leurs longues robes serrées,
s'étaient précipitées sur le vaste perron de la demeure du Gouverneur
du Népal lorsqu'elles avaient entendu le tintamarre mécanique
marquant l'arrivée du convive Menstragalais. Il est inutile de décrire les
réactions qu'elles avaient eues, en découvrant l'aéromobile et surtout la
tenue du Prince de la Plaine. Ces respectables épouses de politiciens
semblaient effrayées par la curieuse automobile sans roues dont la
lévitation tenait sans doute de la sorcellerie. De plus, la vaste poitrine
que le jeune colosse Océanien leur laissait le loisir d'admirer par
l'échancrure de ses vêtements, leur paraissait plus provocante que la
nudité affichée par les membres de certains peuples primitifs.
L'intervention d'une jeune fille blonde endigua l'émeute qui commençait
à gronder. Reck reconnut sa salvatrice ; c'était Élisabeth Brighton, la
future Menstragalaise. Après avoir calmé les mégères Britanniques en
leur demandant de se montrer plus tolérantes envers les habitudes
vestimentaires du Prince de la Plaine, la petite Lady courut vers son
ami et lui sauta dans les bras. Anderson la souleva comme si elle avait
été un papillon des bois. L'Anglaise fut surprise. En effet, le jeune
homme svelte qu'elle avait quitté une année plus tôt possédait
maintenant un corps massif, puissamment bâti. Son physique évoquait
la force pure d'Héraclès, le héros mythologique. Décidément, tous les
Océaniens, l'âge aidant, paraissaient devenir des Landson en
puissance. Élisabeth lança enfin sans ambages: " bonjour mon grand ;
alors, comment va mon promis ? ”
- Il t'attend impatiemment dans sa villa de Gammapolis, assura le
Menstragalais.
Satisfaite de la réponse, la jeune fille posa son visage contre le torse
de son ami dont elle aimait la peau brune et parfumée.
Vers la fin de la réception organisée par les Brighton, Reck et la
petite Lady s'étaient isolés. En effet, supporter les bavardages stupides
des jeunes générations occidentales était une difficulté insurmontable
pour deux amis qui avaient partagé les douceurs de Menstragaleste.
Une bonne partie de l'assemblée avait passé la soirée à évoquer
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