A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
- XI -
L'uniforme de combat des forestiers était très efficace et tout à fait
adapté au voyage dans la savane. Pourtant, les fibres thermovariables
qui le constituaient en permettaient l'emploi avec succès, sous tous les
climats de la planète. Le large blouson, capable de prendre grâce à sa
teinture photosensible, toutes les nuances de vert de l'environnement
laissait libre mouvement aux hommes qui le portaient. Le pantalon avait
les mêmes qualités de confort et, tout en restant ample dans le bas afin
de ne pas congestionner les jambes, ces vêtements possédaient une
doublure étanche qui interdisait le passage des reptiles et des insectes
dangereux pour l'homme. Les chaussures très souples protégeaient, en
raison de la solidité de leur texture, contre les douloureuses blessures
qu'auraient pu infliger les pièges ennemis. L'ensemble était fonctionnel
et constellé de poches que fermaient des bandes magnétiques souples
et invisibles. Celles-ci pouvaient abriter des réserves d'hydrogène pour
les générateurs des armes, des poignards, des émetteurs radio, en
général l'équipement utile au soldat Océanien. Rien n'avait été négligé
dans cette tenue et surtout pas l'élégance. J'avais constaté tout cela en
enfilant le blouson de mon uniforme. J'ajustais l'écharpe que nous
mettions autour du cou pour empêcher les insectes tropicaux de nous
piquer puis, je vérifiais le fonctionnement de mon écran protecteur ainsi
que l'état du fusil à proton de poing que je glissais dans l'étui
soigneusement sanglé à ma ceinture et à ma jambe. Équipé de la sorte,
je quittais ma chambre et me dirigeais vers Thomas qui m'attendait au
pied de l'aéroporteur caserne. Le géant se tenait près de la rampe ; sa
carrure magistrale se détachait dans l'aube somptueuse de la contrée
australe. Chacun de ses muscles tendaient à l'extrême le tissu de son
uniforme. Le gigantesque Général s'avança vers moi lorsque j'apparus.
Ses formidables mains se posèrent sur mes épaules et je perçus une
larme au coin de son oeil bleu comme les lacs de sa ferme dans la
montagne: “ mon petit, je voudrais te dire quelque chose avant que tu
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