A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
ne voulait faire aucun mal à ces gens qui défendaient leur pays où plus
simplement leur vie. Julien ne toucherait jamais aux hommes de Hans.
La plus grande partie de ceux-ci étaient des vétérans du premier conflit
mondial. Plutôt fatigués et désappointés par cette nouvelle guerre, ils
se fondaient dans le paysage et tentaient de ne pas trop se faire
remarquer. Ils avaient organisé une forme de présence passive et
comptaient finir cette sombre époque sans avoir fait autre chose. Quant
aux familles de religion hébraïque, Fiehberg les confierait aux
Océaniens si un antisémite enragé les dénonçait. Ce jour-là, Hans
admirait le soleil qui se couchait sur la mer. Vers l'ouest, l'aura bleuté
qui entourait les territoires Menstragalais disparaissait dans la nuit. Il
aurait bien aimé se trouver en compagnie du jeune Gouverneur et de
sa femme. De temps à autre, il passait quelques heures avec le facteur
de l'autre coté de l'écran. Il ne pouvait pas dire que le Français
éprouvait de l'amitié pour lui, mais il se montrait toujours respectueux.
Les Océaniens, eux, se comportaient très amicalement. De toute façon,
Fiehberg préférait avoir de bonnes relations avec le chef de la
résistance et ses puissants alliés. Soudain le garçon du café à la
terrasse duquel il s'était installé, vint le trouver.
- Mon Général, on vous demande au téléphone, dit simplement celuici.
- Ah ! Merci, répondit-il.
Il se leva et se dirigea vers l'appareil. Il prit ensuite le combiné et
commença en Allemand: “ oui, c'est toi Otto. Que se passe-t-il ? Je
t'avais demandé de me foutre la paix ce soir avec tes problèmes de
paperasse. ”
- Ce n'est pas une question de papier. Je me fiche de ces laissezpasser
dont tu te débarrasses à longueur de journée en me les refilant,
répliqua son interlocuteur. Mais ton ami Dabert vient de se mettre la
garnison d'Herbert Von Muller aux trousses. Je te conseille de ranger
les cadavres que tu pourrais avoir dans les placards de ton
commandement mon vieux. Grâce à ce petit facteur, les S.S. vont
débarquer dans ton lieu de villégiature.
Page : 318