A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
encore et toujours l'argent. Ce groupe-ci parlait de villas, non pas pour
en comparer les architectures et les conforts mais seulement afin d'en
connaître les différences de prix. Ce rassemblement-là discutait de
métier et d'études, malheureusement le travail pour les Anglais n'était
qu'une somme d'heures multipliées par le rapport financier de chacune
de ces heures. Quant aux études, elles-mêmes n'étaient utiles que si
elles donnaient accès à des situations solidement rémunérées selon
des étudiants de la contrée. Le Prince de la Plaine pensa qu'il était
heureux que le sexe soit un sujet tabou pour cette réunion car, les
hommes auraient fini par affirmer que les meilleures amoureuses du
Royaume étaient celles qui apportaient les plus grosses dots en
mariage. Ces éloges du profit irritaient à un tel point le colosse
Menstragalais, qu'il dut produire un effort surhumain afin de ne pas
défenestrer les hâbleurs qui les chantaient. La vie du Continent
Océanien avait à la lueur des découvertes que faisait Reck en
voyageant, une saveur Olympienne. Élisabeth ayant connu les deux
mondes successivement, le ressentait d'avantage. “ Vivre pour vivre ”
était la devise qui ornait le fronton de l'hôtel de ville de Gammapolis.
Cette phrase résumait la politique commune à toutes les cités
Menstragalaises. Et depuis la création même de la Fédération, les
hommes qui avaient été à la tête de l'Union Océanienne avaient
toujours respecté cette règle. Grâce à elle, le plus puissant pays du
monde s'était forgé et il s'apprêtait à franchir les barrières de l'espace.
L'Anglaise venait d'engager une conversation passionnante sur ce sujet
avec son ami, lorsqu'elle se rendit compte qu'elle devait se changer
avant de participer au dîner. Elle demanda donc à Anderson de venir la
chercher dans sa chambre, dès que le repas serait annoncé. Elle
disparut en souriant dans les étages du manoir.
Une demi-heure s'écoula. La table étant mise, le Gouverneur
Brighton s'approcha de Reck et lui proposa de l'accompagner pour aller
chercher Élisabeth. Le jeune homme accepta et suivit John dans les
couloirs du château. Soudain, bien que l'immense demeure soit
insuffisamment chauffée, Reck se mit à transpirer puis, il fut saisi de
tels grelottements que le diplomate marchant à ces côtés s'arrêta, le prit
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