A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
expérience. Le problème que pose les communications radiophoniques
sur des distances de quatre cent mille millions de kilomètres est connu
de vous tous. L'alignement des antennes d'émission et de réception,
utilisées au cours d'une telle transmission, est un véritable cauchemar
pour les techniciens qui en sont chargés. Notre expérience
technologique nous a démontré la vanité dont nous faisons preuve, en
tentant de capter des messages intelligents, venus du centre de la
galaxie, grâce à la radio astronomie. Les cinq mille années-lumière qui
sont la mesure du rayon de notre amas stellaire, sont un obstacle
insurmontable, même pour des signaux voyageant à près de trois cent
mille kilomètres par seconde. La puissance de ceux-ci en plus, est
généralement dissipée avant qu'ils nous aient atteint et bien souvent, la
probabilité que nos paraboles pointent dans leur direction au moment
de leur arrivée, est quasiment nulle. J'ai consulté les meilleurs
spécialistes en transmission de nos Universités. Ils sont unanimes.
Centaurina est quasiment isolée au fond de l'espace. Le moindre
contact entrepris avec cette planète artificielle dure quatre semaines.
Imaginez l'ampleur que prendrait cet inconvénient en cas de conflit
stellaire. Je suis persuadé qu'une communication cérébrale se produira
instantanément. Je vais vous expliquer pourquoi. Sibylle et Everett, à
l'époque où nous avons créé le corps des télépathes, avaient tenté de
modéliser le flux permettant de transmettre des pensées. Ils
découvrirent bien vite qu'aucune onde connue n'était détectable durant
ce phénomène. Je me livrais moi-même à leurs observations, car j'étais
et suis toujours, si on excepte le maître Tibétain, Phag-sto, le seul
Océanien capable d'agir sur la matière à distance, tout en pratiquant
également l'échange d'informations cérébrales sans contact. Nous
fûmes, tous les trois, en ce temps-là, incapables de simplement
confirmer l'existence d'un point commun entre ces deux pouvoirs, car
aucune modification du milieu physique extérieur aux sujets et objets,
subissant les tests, n'avait lieu. En conséquence, la nature et le support
de ces actions, restèrent strictement inconnus. Moi-même, je savais
exploiter ces possibilités mais étais incapable de décrire comment. En
fait, j'agissais de façon purement empirique. Cependant, je suis
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