A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
- C'est dommage, expliqua Élisabeth, vous êtes un excellent
représentant de votre monde et vous sauriez le faire apprécier, partout
où vous iriez.
- Demain, nous ferons voler l'Aurorapolis-Etna-Star, précisa alors le
garçon. Cela signifie que nous partirons dans trois jours, lorsque la
relève de la garnison aura été assurée.
Le visage rayonnant de la jeune Britannique s'assombrit
soudainement. Elle regarda tristement son compagnon et lui dit :
“ pourriez-vous me ramener au palais Reck ? je commence à avoir
froid. ” Sans répondre, Anderson désigna à la blondinette son
aéromobile. Celle-ci partit s'y asseoir silencieusement, pendant que
l'Océanien sondait les pensées qu'elle dissimulait. Elle était triste
d'apprendre que les Menstragalais devaient prochainement retourner
vers leur patrie enchanteresse. Quant à Sylvie, elle regrettait
sincèrement les conséquences de l'aventure amicale dont elle s'était
elle-même fixée les limites. Elle s'en voulait car, elle était devenue très
amoureuse de Reck. Elle était tombée dans un douloureux piège qui
déchirait son coeur. Pourtant, elle devrait suivre le cours des
événements sans tenter de le changer. Son destin était différent de
celui d'Anderson, elle l'admettait mais, elle s'était surprise à rêver
qu'elle épousait le Prince de la Plaine et fondait un foyer avec lui. Cette
idée ne lui déplaisait pas aussi, elle ferait tout pour assumer ses
fonctions militaires en conservant une place privilégiée dans l'entourage
de celui qu'elle aimait.
Le mugissement effroyable de l'air aspiré par les sustenteurs de
l'Aurorapolis-Etna-Star emplissait les rues de Katmandu. Déjà, dans la
lumière diffuse du jour naissant, le mastodonte Menstragalais flottait à
une dizaine de mètres au-dessus du sol et bientôt, Reck demanderait
l'exécution d'une dernière ascension d'essai. Sylvie, assise aux
commandes du véhicule aérien, attendait paisiblement les ordres de
son amant. Elle voulait l'éblouir en faisant preuve d'une dextérité
exceptionnelle, mais elle n'avait pas d'effort à faire. Reck, en quelques
jours, avait été subjugué par cette beauté de trente ans qu'il ne pourrait
malheureusement jamais posséder, s'il s'en tenait à ses décisions. Il ne
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