A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
Océaniennes. Mais, en accord avec son amant, elle n'avait jamais
envisagé le mariage. Les deux scientifiques taisaient les raisons de
cette situation. Ils désiraient sans doute conserver l'ambiance légère qui
régnait autour de leur idylle de collégiens. Ce sentiment comptait déjà
plus d'une décennie et il leur convenait. Elle décida de monter dans le
bureau de travail d'Anderson, elle le trouva penché sur un terminal de
l'unité cinq, il travaillait sur un programme de rédaction de documents.
La doctoresse l'appela doucement. Le Prince de la Plaine se retourna
vers elle. Il pleurait. Des larmes glissaient silencieusement sur ses
joues. Sibylle ressentit une tristesse indicible en découvrant l'émotion
du célèbre Guerrier de Mégapolis. Elle était venue à lui à demi nue
dans l'espoir de gentiment attirer son attention et de lui prodiguer
quelques tendres caresses mais il était trop bouleversé pour se livrer à
ces jeux innocents.
- Que t'arrive-t-il mon grand ? demanda-t-elle.
- Je rédige un récit de la Guerre Elfique, expliqua-t-il. Je me
rappelais Sylvie et son doux minois... Sa voix se brisa.
Ange était partie quelques jours dans sa propriété de l'Altiplano. Elle
devait y modifier des programmes de labourage des champs de cannes
à sucre. Cette dernière avait déjà expliqué à son amie Nanson les
effets que produisaient parfois de douloureux souvenirs sur son mari.
La biologiste savait que cet homme était sensible mais elle voulait le
réconforter. Saurait-elle être aussi douce que la Vénus de l’Occident ?
Elle prit la tête de Reck et la posa délicatement contre son épaule puis
lui dit: “ ta charmante femme m'a demandé de venir te tenir compagnie
pendant son absence. Elle m'en voudra si je n'arrive qu'à te rendre
triste. ” Elle essayait de plaisanter.
- Tu n'y es pour rien ma puce répondit le Fléau des Elfes. J'aime
beaucoup ta présence mais j'ai tant vécu déjà.
Il avait presque quarante ans. Il était toujours aussi puissant,
monolithique. Par sa force d'esprit, il avait su ralentir son métabolisme.
Il avait rattrapé les années que lui avait volées sa régénération et
maintenant, il avait physiologiquement son âge réel. Sibylle l'aimait
comme jamais elle n'avait aimé un ami. Elle embrassa les cheveux
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