A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

2 ème partie :
A l’Occident de Menstragaleste
- X -
La Ville maudite semblait noircir un peu plus chaque jour. Je me
demandais cependant quelle confiance pouvait avoir les Elfes envers
les actes des Européens. En effet cette bande de pieds plats
inorganisée que seule la promesse d'une liasse de billets pouvait faire
réagir, ne représentait qu'un faible appui matériel contre l'armée
Menstragalaise et ce, même si cette dernière se trouvait sous
l'influence Elfique. Il fallait donc que les êtres énergétiques soient
singulièrement en manque de moyens physiques pour employer une
telle main d'oeuvre biologique. Everett m'avait expliqué que les démons
de la “ Vallée des Souffres ” n'avaient pu revenir à Menstragaleste
qu'en se mêlant aux immigrés. Leur immatérialité avait été dans ce cas
un avantage ; elle leur avait assuré l'invisibilité aux yeux des humains
qui leur avaient servi d'écran. Mais pour affronter les forestiers, Radson
s'interrogeait tout comme moi sur le support que pourraient employer
les Elfes afin d'appliquer leur force contre nous. Ces derniers, lorsqu'un
appui matériel leur manquait avaient sans doute les moyens de lancer
des décharges énergétiques contre leurs adversaires. Cela épuisait
évidemment leur réserve vitale et devait dangereusement entamer leur
texture. C'est à cause de ces limites à leur puissance que nos ennemis
étaient obligés d'employer les Européens dans leur combat contre
nous. Apparemment, leur pouvoir corrupteur avait eu quelques effets à
Mégapolis mais, il restait localisé et heureusement, ne semblait pas
ébrécher l'union Océanienne. Nous étions parvenus enfin à cerner les
raisons de la déchéance Mégapolitaine. Il était certain que la ville s'était
éclatée en mosaïque lorsque les Européens s'y étaient installés. La
persuasion des Elfes était telle que les Menstragalais s'étaient sentis
brutalement isolés dans la grande cité. Pourtant, seuls quelques
groupes épars d'étrangers s'étaient immiscés dans la communauté de
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